L'usine à chaux de la carrière Calypso à Saint-Martin-la-Porte et Montricher-Albanne, en Savoie, a été détruite par des explosifs ce jeudi 12 décembre. Les habitants s'inquiètent d'une potentielle nouvelle exploitation de la carrière.
Elle n’est plus qu’un amas de gravats. L'ancienne usine à chaux de la carrière Calypso, située sur les communes de Saint-Martin-la-Porte et Montricher-Albanne (Savoie), a été détruite à l’explosif ce jeudi 12 décembre.
Deux salves d'explosifs
L’intervention s’est déroulée en deux temps : le bâtiment a résisté une première fois dans la matinée avant de finalement s’écrouler en quelques secondes, au milieu de l'après-midi, sous l'effet des explosifs.
Claude Bois a travaillé au sein de la carrière pendant 32 ans. Aujourd’hui à la retraite, il a bien connu l'usine : "Elle est solide, dit-il, il y a un maximum de ferraillage et il y a beaucoup de béton aussi."
Pour Roger Rouchon, un habitant du village, c’est l’inquiétude qui prime face à une possible réouverture de la carrière : "La remise en état n’a pas été faite à la fermeture de la carrière en 2011, donc (cette destruction) est la première étape avant une réouverture."
Récemment, un collectif d'habitants s'est constitué pour s'opposer à l'exploitation de la carrière.Inquiétude des habitants
Exploitée pendant 37 ans, la carrière avait cessé de fonctionner en 2011. Mais l'entreprise Granulats Vicat avait fait une demande auprès de la préfecture pour une réouverture. En 2022, un arrêté préfectoral autorise finalement le renouvellement de l’exploitation de cette carrière.
L'arrêté prévoit l’exploitation de 100 000 à 500 000 tonnes de roches calcaires par an, et ce pour une durée de 30 ans. Le collectif d’habitants, dont Roger fait partie, craint qu’avec cette réouverture, il y ait une hausse de la circulation des camions et donc une pollution qui impacte la faune et la flore environnante.
"On craint, d’une part, le bruit et la poussière sur le village. Mais c'est aussi une zone où il y a énormément d’espèces protégées, ajoute Roger Rouchon. C’est un site assez remarquable à proximité d’une zone Natura 2000 et là, il y a énormément d’espèces protégées que ce soient des chauves-souris, des hirondelles des falaises... C’est l’aire de survol de l’aigle, du gypaète."
L’entreprise Granulats Vicat n’a pour l’instant pas répondu à nos sollicitations. Les travaux de démolition devraient se poursuivre dans les prochains jours avec l’évacuation des gravats.