Le parquet de Chambéry accepte de se dessaisir de l'affaire des disparus du Fort de Tamié pour qu'elles soient examinées par le pôle "cold cases" de Nanterre. Jean-Christophe Morin et Ahmed Hamadou ont disparu en 2011 et 2012 alors qu’ils se rendaient à un festival de musique électronique.
Les familles de Jean-Christophe Morin et Ahmed Hamadou viennent tout juste de l’apprendre, le parquet de Chambéry accepte de se dessaisir des deux affaires pour qu’elles soient examinées par le pôle "cold cases" de Nanterre, le nouveau pôle judiciaire national dédié aux affaires non résolues, un pôle qui a ouvert ses portes en mars dernier.
Grand espoir pour les familles
Un grand espoir pour les familles qui n’attendaient que ça : "Ils ont créé une cellule pour ce genre d’accident, la moindre des choses, c’est qu’ils transfèrent les dossiers", nous dit Daniel Morin, le père de Jean-Christophe.
Car ces disparitions remontent à plus de 10 ans : les deux hommes ont disparu alors qu’ils se rendaient à un festival de musique électronique au Fort de Tamié, non loin d’Albertville, à un an d’intervalle, quasiment jour pour jour. Jean-Christophe Morin a disparu en septembre 2011 et Ahmed Hamadou en septembre 2012.
Depuis, les familles se battent pour faire avancer les enquêtes et obtenir des réponses, en vain. En 2018, leurs affaires avaient été examinées au sein de la cellule Ariane, chargée de trouver des liens possibles avec Nordahl Lelandais. "En quatre ans, depuis que l’instruction est ouverte, nous avons eu trois juges d’instruction différents à Chambéry. Ca ne leur permet pas de connaître le dossier et de s’y impliquer, déplorait cet après-midi au micro de France 3 Alpes, Me Didier Seban, l’avocat des familles Morin et Hamadou, c’est pour ça qu’a été créé le pole 'cold case' à Nanterre. Ce pôle a une spécialisation dans les affaires non résolues et est capable de mobiliser des enquêteurs des services d’enquête spécialisés, des techniques de recherche spécialisées."
Il y a un an et demi, le crâne d’Ahmed Hamadou a été retrouvé. Mais les familles n’en ont jamais su davantage. Avec cette nouvelle, les familles retrouvent de l'espoir : "On voudrait bien que ça avance. Je ne trouve pas ça normal que l’on nous laisse sans nouvelles. Nous, on est perdu. Plus on attend et moins on est tranquille dans nos têtes. On ne peut pas faire le deuil, on ressasse tout le temps, on se demande ce qu'il s’est passé", confie Farida Hamadou, la sœur d’Ahmed.
Devant le palais de justice ce vendredi, d’autres familles de disparus étaient présentes. Celle de Malik Boutvillain, de Stéphane Chemin, d’Anne-Cécile Pinel. Des jeunes gens dont la mort ou la disparition n’ont pour l’heure pas été élucidées. Leurs proches espèrent eux aussi que ces affaires soient examinées par le tribunal de Nanterre.