"Parfois, ils terminent sur Le Bon Coin" : ventes illégales, maladies... Les salons du chiot dénoncés par des associations de protection animale

Un collectif d’associations, dont l’Association Justice Animaux Savoie (AJAS) viennent de lancer une pétition pour faire interdire les salons du chiot « et leurs ventes illégales ». En Savoie, des événements de ce type sont organisés chaque année à Aix-les-Bains, Chambéry et Albertville.

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Difficile de ne pas se laisser attendrir par les centaines de chiots qui lèvent leur truffe au-dessus de leur cage. Dans les salons consacrés aux ventes de chiots, comme celui organisé à Chambéry en novembre dernier, les visiteurs déambulent au milieu des allées pour admirer les jeunes portées. 

"Tout est fait pour conditionner l’achat, se désole Pauline di Nicolantonio, présidente de l’AJAS (Association Animal Justice Savoie). Les éleveurs vont mettre en avant la race, la progéniture, et les races à la mode, sans prendre en compte les besoins des animaux. On a déjà vu des éleveurs de bergers australiens dire que c’étaient des chiens qui pouvaient vivre en appartement !"

L’association savoyarde s’est jointe à un collectif pour faire interdire ce type d’événement. Une pétition, lancée par une douzaine d’acteurs de la protection animale, a déjà recueilli près de 25 000 signatures. 

En Savoie, l’association AJAS infiltre depuis deux ans les événements organisés sur son territoire. À Aix-les-Bains, Albertville ou encore Chambéry, le constat est à chaque fois le même : les éleveurs ne respectent pas la loi et profitent des salons pour faire des ventes illégales. 

Pourtant, depuis 2021, la loi oblige éleveur et acheteur à signer un certificat d’engagement, avec un délai de 7 jours de rétractation à respecter avant de signer officiellement le contrat de vente et de céder l'animal. 

Des chiots à "1500 balles"

"Mais sur ces salons, toutes les ventes sont illégales. Il n’y a pas de délai de rétractation possible, car ces événements durent deux jours le week-end, et ensuite, les éleveurs s’en vont. Donc soit ils ne font pas signer le certificat, soit ils l’antidatent", explique Pauline di Nicolantonio. 

Des ventes illégales, capturées dans une vidéo (voir ci-dessous) tournée par l’association. Dans une séquence, une éleveuse, filmée à son insu lors de l’édition 2024 à Savoiexpo, tente d’expliquer qu’elle n’est pas concernée par la loi sur le délai de rétractation. "Et puis de toute façon, les gens n’achètent pas un chien comme on achète une machine à laver, se défend-elle. En tout cas, pas à 1500 balles !". 

"Parfois, ils terminent même sur Le Bon Coin"

Pourtant, les abandons à la suite d’achats compulsifs existent bel et bien. "Quand les animaux deviennent adolescents, les gens s’en débarrassent car ça devient emmerdant. On a beaucoup de prises en charge avec ce type, après des adoptions en salon, raconte Margareth Cougnon, présidente d’Espoir de la Protection Animale, et ancienne présidente de la SPA Chambéry. Parfois, ils terminent même sur Le Bon Coin"

En plus des ventes illégales et des risques d’abandon, les associations de protection animale dénoncent l’était de santé des animaux vendus. "La majorité des chiots vendus dans ces salons sont trop jeunes, mal sevrés, parfois non vaccinés ou atteints de maladies congénitales. Certains animaux proviennent d'élevages intensifs ou d’importations illégales", souligne l’AJAS dans un communiqué. 

Illustration. Un salon du chiot organisé à Antibes en février 2024. © PATRICE LAPOIRIE / MAXPPP

"Les gens se retrouvent avec des frais vétérinaires incroyables, car le chien n’a pas été sevré et vacciné. C’est aussi un motif d’abandon, car les gens n’ont pas les finances nécessaires", ajoute Margareth Cougnon. 

En Savoie, les dates des salons du chiot de l’année 2025 ne sont pas encore connues. "On espère une réaction des autorités pour arrêter ce genre d’événements. On veut que la puissance publique s’en empare" espère Pauline di Nicolantonio.

Contactée, l’agence Event’s Com, qui se présente comme "organisateur des salons du chiot & du chaton en France" n’a pas été joignable avant la publication de cet article. Mais sur son site internet, elle affirme que "tous les animaux sont contrôlés par un vétérinaire de la région à l'entrée des salons" et qu’ils doivent tous être "âgés d’au moins 8 semaines" pour être présentés au public. 

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