A l’occasion d’une enquête participative menée par les Conservatoires d’espaces naturels de Savoie et de Haute-Savoie, une nouvelle espèce d'araignée a été découverte : la sagane rutilante. Cette araignée aux soies métalliques vit principalement dans les écorces d'arbres morts.
Il y a un peu plus de quatre ans, le conservatoire d’espaces naturels de Savoie a commencé à animer une enquête participative : Smart-Faune. Cette enquête permet au public d’envoyer ses photos d’araignées, de punaises, de mollusques et de coccinelles. Dernière trouvaille en date : la sagane rutilante.
La sagane rutilante : une espèce qui peut mordre
André Miquet est le responsable de la biodiversité au conservatoire des Espaces Naturels, il connaît parfaitement le monde des arachnides, c’est lui qui a trouvé, pour la première fois en Savoie, la sagane rutilante, une espèce d’araignée jamais observée et encore très peu connue. Elle vit uniquement dans les arbres morts : "Cette nouvelle espèce, on l’a trouvé en forêt, c’est une espèce liée aux arbres morts donc des châtaigneraies où il y a une grosse mortalité de châtaigniers ce qui est une aubaine pour cette araignée-là qui vit sous les écorces décollées et qui trouvent un champ d’extension pour s’installer dans des populations viables," explique le scientifique.
Cette araignée qui vit donc sous les écorces des arbres morts fait partie des 600 espèces répertoriées en Savoie, celle-ci est irisée aux soies métalliques : "elle fait partie des très rares capables de mordre, faut vraiment les martyriser pour qu’elle se décide à mordre", confie André.
Depuis son lancement, cette enquête a permis aux chercheurs de découvrir cinq nouvelles espèces d'araignées et trois de punaises.
Une application pour découvrir les nouvelles espèces
Pour aller plus loin dans la découverte, une application a été lancée par des scientifiques américains i-naturalist, elle permet à chacun de prendre une photo de la faune ou de la flore et de l’envoyer aux scientifiques pour vérifier s’il s’agit ou non d’une nouvelle espèce. En Savoie, chaque semaine, plusieurs dizaines de photographies d’araignées et autres insectes, sont envoyées aux scientifiques : "Toute personne détendeur d’un smartphone peut ouvrir un compte et envoyer des photos de toute espèce, faune, flore, pour enrichir la base de données et recevoir l’identification de ce qu’elles ont photographié. C’est une base de données mondiale avec des régulateurs de tous les pays qui peuvent venir concerter et validé les photos et surtout ces données sont publics et sont donc utilisables pour tous les scientifiques. Ça va nous servir à documenter les listes d’espèces pour des territoires données, mettre en évidence des variations dans le temps ou de progressions dans l’espace avec la remontée vers le nord avec le changement climatique," explique André Miquet.
En plus de cette application, il est possible d’envoyer directement par mail, les photos et les observations des espèces trouvées à invertebres@cen-savoie.org.