Peur de manquer ? Vieux réflexe d’après-guerre ? Les consommateurs se ruent sur les rayons de pâtes depuis le début du confinement. Pour faire face à une très forte augmentation de la demande, le producteur savoyard Alpina fait tourner son usine à plein régime.
Vous reprendrez bien une grosse assiette de pâtes ? Comme d'autres produits, les oeufs ou encore le papier toilette, les pâtes sont particulièrement recherchées par des consommateurs à la limite de la panique quand ils vont faire leurs courses depuis le début du confinement. En Savoie, les chaines de production tournent à plein régime chez Alpina, le plus ancien semoulier-pastier de France, situé dans la zone industrielle de Chambéry-Bissy.
Pour respecter le confinement, et les restrictions de déplacement du personnel, l’entreprise a dû revoir complètement son mode d’organisation. Habituellement, 150 salariés travaillent sur le site. Désormais, une quarantaine se relaient 7 jours sur 7 pour produire les fameuses pâtes estampillées Savoie.
Pour ne pas avoir à augmenter les cadences, la direction a réduit le nombre de références de pâtes produites : "nous sommes passés de 200 références à 40 pour être plus efficaces et rendre le travail plus facile pour nos collaborateurs", explique le directeur général Jean-Philippe Lefrançois.
Face à cette pénurie de main d’œuvre à la production, les employés des autres services sont venus prêter main force, comme Alan, commercial, qui prépare des palettes pour les expéditions : "je ne pouvais pas rester chez moi à ne rien faire, alors que je savais que mes collègues avaient un surcroît d’activité", explique le jeune homme.
Une entreprise savoyarde fondée en 1844
Le positionnement historique de l’entreprise savoyarde, fondée en 1844, est aujourd’hui un atout indéniable, alors que la mondialisation est en panne.
Les Pâtes Alpina ont toujours misé sur le savoir-faire français. Le blé dur provient du sud-est de la France et les œufs sont achetés en Savoie. Une filière courte qui avait fait l’objet d’un reportage l’an dernier sur l'antenne de France 3.
Pour le directeur général de l’entreprise, il n’y a pas de risque de pénurie de pâtes : "la production est destinée au seul réseau de la grande distribution. On ne mange plus de pâtes au restaurant ou à la cantine, mais la consommation globale est identique", indique-t-il.
La période du confinement aura peut-être une conséquence inattendue : l’ancrage des marques régionales dans les modes de consommation des français.