Située en Maurienne, cette petite station est atypique, loin de l'économie à grande échelle des stations alpines. Créée par un groupe de centres de vacances en 1975, elle fonctionne depuis sur le même modèle économique.
Vidéo. Les associations qui gèrent les Karellis, ce sont les mêmes depuis la création. Elles s'occupent de tout, de la location de ski aux commerces, en passant par les restaurants et les appartements.Réunies sous forme de coopérative, elles ont toujours travaillé de concert avec le souci de sauvegarder leur territoire, et de résister à "l'envahisseur promoteur". Pari réussi, la station a conservé son esprit d'indépendance, et ses vieux immeubles "seventies", pas très hauts et un peu vieillots. Mais elle a su, surtout, se garder des spéculateurs et des financiers de l'or blanc.
Intervenants : Jean-Sébastien Dorel, Directeur de la station "Les Karellis"; Bernard Carminati, Directeur Résidence "Arc-en-Ciel"
Le concept : tout est compris dans le prix des séjours, la location du matériel, l'hébergement, les repas. Pour un prix modique accessible à tous. Le forfait journée est de 24,50 euros.
Des années 60 aux années 70, une construction concertée
Tout est parti de la volonté de la commune de Montricher dans les années 60, qui a rapidement investi dans les terrains à urbaniser, puis dans ses premières remontées mécaniques quelques années plus tard. A l'époque, l'activité agricole est en plein déclin, l'école vient de fermer, il faut d'urgence trouver une solution pour maintenir l'emploi dans le secteur.
Dans la foulée, les communes de Montricher et d'Albanne fusionnent.
Cinq ans plus tard, le maire, Aimé Pasquier, signe une convention avec l'association Renouveau (village club et résidence de vacances), qui devient gestionnaire du domaine skiable pour 30 ans.
'Renouveau' va, par la suite, s'associer avec des partenaires tels que la Fédération Léo-Lagrange, la Fédération nationale des coopératives de consommation, la Fédération des postiers "vacances PTT", Rencontres Horizons nouveaux, ALP (L'association des loueurs particuliers) et une association de Picardie. En tout, six professionnels du tourisme d'hiver, qui sont toujours présents en 2013.
Il faut à présent choisir un nom. Sur les alpages de Montricher, sur les pentes ensoleillées que dévalent aujourd'hui les skieurs, pousse une herbe longue et lisse. En patois montrichelain, on l'appelle "la Karèle".
La station des Karellis démarre enfin son activité le 18 décembre 1975.
Un modèle économique viable
Depuis sa création, la station a eu à coeur de démontrer que le système de gestion, via une coopérative, était solide financièrement. D'une part, les communes de Montricher et d'Albanne n'y dépensent pas d'argent, d'autre part, elle a créé nombre d'emplois (avec un ratio d'un salarié pour cinq vacanciers).
Depuis 37 ans, les Karellis ont une fréquentation moyenne d'entre 80 et 90% en hiver. Sa catégorie "famille plus", son enneigement, et son offre en domaines skiables attirent de nombreux touristes savoyards et italiens.
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