C'est le tracé du "grand gabarit" qui a été retenu pour le chantier du Lyon-Turin du côté des voies françaises. Ce tracé implique le perçage de nouveaux tunnels sous les massifs de Belledonne et de la Chartreuse.
L'Etat a officiellement choisi le tracé dit "grand gabarit" pour les voies d'accès françaises de la future liaison ferroviaire Lyon-Turin, annonce lundi 9 décembre la préfète de région, Fabienne Buccio. Un choix qui implique le percement de nouveaux tunnels, notamment sous les massifs de la Chartreuse et de Belledonne.
Trois scénarios circulaient pour les quelque 150 km de voies entre Lyon et l'entrée du tunnel transfrontalier, qui est en cours de creusement sous le Mont-Cenis, mais celui dit du "grand gabarit" avait la préférence des élus locaux.
Des tunnels sous la Chartreuse et sous Belledonne
Ce scénario, le plus rapide mais aussi le plus coûteux, prévoit de faire passer le fret - jusqu'à 28 millions de tonnes par an - par des tunnels sous les massifs montagneux de la Chartreuse et de Belledonne, plutôt que d'emprunter les vallées.
Le gouvernement a officiellement retenu cette option avec une "ligne mixte fret et voyageurs entre Grenay", à une trentaine de kilomètres au sud-est de Lyon, et Avressieux (Savoie), "puis une ligne à voie unique fret" jusqu'à Saint-Jean-de-Maurienne, selon un communiqué de la préfète d'Auvergne-Rhône-Alpes.
Des études détaillées lancées au 1er trimestre 2025
Un accord financier entre l'Etat, les collectivités territoriales et l'Union européenne alloue 164 millions d'euros pour des études d'avant-projet qui débuteront début 2025 et préciseront le tracé, ajoute-t-elle.
Lancé il y a plus de 30 ans, le projet d'une ligne à grande vitesse entre Lyon et Turin est soutenu par les autorités et les acteurs économiques au nom du développement du fret ferroviaire, mais contesté par les militants écologistes qui pointent du doigt son impact sur les Alpes et son coût "pharaonique".
En constante augmentation depuis son lancement, il a été évalué à plus de 26 milliards d'euros en 2012 par la Cour des comptes française, mais aucun chiffrage global n'a été communiqué depuis.
La section transfrontalière, qui comprendra un tunnel de 57,5 km (dont environ 15 ont déjà été creusés), coûte à elle seule 11,1 milliards d'euros, selon la société publique franco-italienne Telt qui supervise ce chantier. Les investissements pour les voies françaises, un chantier supervisé par SNCF réseau, représenteraient eux entre 10 et 15 milliards d'euros.