Kévin Rolland, référence française du half-pipe, a mis un terme à sa carrière sportive professionnelle début mars, après les Championnats du monde. Le skieur de La Plagne revient sur sa carrière et sur l'avenir de sa discipline en France.
"On ne me verra plus, en compétition, au départ d'un super-pipe. Ça ne veut pas dire qu'on ne me verra plus dans un super-pipe. La compétition, c'est terminé." Médaillé de bronze olympique, quatre podiums mondiaux, trois fois sacré aux X Games, Kévin Rolland a choisi de se retirer des compétitions de ski, au début du mois de mars.
Le skieur freestyle de La Plagne, spécialisé dans le half-pipe, a disputé sa dernière course lors des Championnats du monde de Bakuriani, en Géorgie, le 4 mars dernier. "J'avais envie de choisir quand j'allais terminer, dit-il. J'aurais pu finir après mon accident (multiples fractures et trois jours de coma après une chute en quaterpipe en 2019, NDLR). Mais j'ai tout donné pour faire les Jeux olympiques une nouvelle fois, en étant porte-drapeau. J'aurais pu finir après la compétition, en apothéose. Bah non… J'avais encore envie de faire du pipe, de la compétition."
Quand je prends un départ, c'est qu'il y a une possibilité de podium.
Kévin Rolland
Cette dernière compétition s'est soldée sur une 7e place à Bakuriani. Comme un ultime saut avant sa retraite sportive. "Techniquement, pose Kévin Rolland, c'étaient les plus gros runs jamais réalisés dans un half-pipe. Terminer en finale sur une 7e place, c'était une réussite. Quand je prends un départ, c'est qu'il y a une possibilité de podium. C'est pas impossible. Forcément, il aurait fallu qu'il fasse un peu moins beau, que le pipe soit un peu moins bien… Ç'aurait été possible. Mais je suis très heureux et comblé de ma 7e place. C'est bizarre de dire ça mais, avec mes armes, je pense m'en être bien sorti."
Plus de compétition, donc. Mais un avenir animé par la même passion du ski et de la montagne. "Après toutes ces années, je suis toujours sur mes skis, je fais toujours la même chose. Et ça me rend plutôt heureux." Avant la fin de sa carrière sportive, le natif de Bourg-Saint-Maurice, 33 ans, avait déjà effectué quelques piges comme chroniqueur pour une chaîne sportive. Puis, il compte continuer à produire des vidéos de ski freestyle sur YouTube et les réseaux sociaux.
La mort du half-pipe tricolore ?
Kévin Rolland a ainsi mis un terme à une carrière longue de 15 ans : "Il me reste en tête énormément de choses. Ce qui me revient, c'est les X-Games. (…) Quand je les ai gagnés, je me souviens que c'était le plus beau jour de ma vie. On ne réalise pas."
Il a ainsi connu l'émergence du ski freestyle, à travers le monde, mais aussi sur Internet. Il a connu le succès, les blessures et les échecs. En cette fin de carrière, il ne peut cacher quelques regrets quant à l'état du half-pipe français. "C'est triste de voir que la santé du pipe français va très mal. En revanche, aux États-Unis, au Canada, en Nouvelle-Zélande, il y a une équipe A, une équipe B et une équipe relève... Ça grouille de nouveaux noms et, heureusement, le ski half-pipe n'est pas mort. Mais le ski half-pipe français l'est certainement", regrette-t-il, comme s'il n'avait pas pu léguer son héritage.