Les victimes de l'aide-soignante, soupçonnée de neuf empoisonnements ou tentatives, étaient des octogénaires "en bonne santé, avec les fragilités liées à leur âge", mais "elles n'étaient pas en fin de vie", a souligné la vice-procureure Dietlind Baudoin lors d'une conférence de presse.
Empoisonnements à la maison de retraite... par France3AlpesConférence de presse en vidéo. La suspecte, âgée de 30 ans et employée d'un EHPAD de Jacob-Bellecombette depuis l'été 2012, a reconnu avoir administré "un cocktail de psychotropes" à neuf pensionnaires, dont trois ont survécu. Aucun autre cas d'empoisonnement n'est envisagé par les enquêteurs.
Mais l'aide-soignante, qui s'était beaucoup occupée de sa mère décédée récemment, n'a pas parlé d'euthanasie. "Le terme qui revient tout le temps, c'est 'soulager', elle a dit qu'elle voulait les soulager, on n'arrive pas à savoir ce qu'elle entend mettre sous ce terme", a souligné la vice-procureure.
La suspecte, mise en examen pour six empoisonnements et trois tentatives d'empoisonnement sur personnes vulnérables, a été placée sous mandat de dépôt, conformément aux réquisitions du parquet.
Depuis la mort de sa mère, une fragilité avait été détectée"
"Elle est sereine. C'est quelqu'un qui parle de façon cohérente, calme et posée", a décrit Mme Baudoin. "C'était une jeune femme isolée d'un point de vue social". "Depuis la mort de sa mère (à l'été 2013), une fragilité avait été détectée. Elle était suivie par la médecine du travail", a précisé la vice-procureure, ajoutant que le traumatisme provoqué par la mort de sa mère "est peut-être une piste que va explorer le juge d'instruction".