Un loup gris a été identifié dans le canton de Genève pour la première fois depuis 1871. La courte vidéo émane d'un piège photo, mais rien ne permet d'affirmer que le prédateur soit installé dans le genevois.
Le loup fait son retour à Genève. Pour la première fois depuis 150 ans, le prédateur a pu être identifié dans le sud-est du canton suisse grâce à un piège photographique. L'observation remonte à la nuit du 7 au 8 janvier. Sur la vidéo, on voit l'animal, prudent, en train de flairer les environs avant de disparaître.
Si la présence du loup est avérée dans les Alpes françaises et dans certains cantons suisses, il n'avait plus été aperçu en territoire genevois, plus urbanisé, depuis un siècle. La dernière observation du prédateur remonte à... 1871. Sa gorge blanche et sa large encolure ont permis de l'identifier formellement.
Cette nouvelle "ne constitue pas pour autant une surprise", estiment les autorités cantonales dans un communiqué, étant donné la population croissante du prédateur en Europe. Une vingtaine d'individus sont établis dans le Jura vaudois, les Alpes et le Chablais savoyard, non loin du genevois.
L'animal a été observé début janvier "au moment où les loups élargissent leurs territoires d'exploration, à la recherche de leurs proies habituelles", ajoute le canton de Genève. Les quelques secondes de vidéo sont les seules images enregistrées du prédateur. Impossible, donc, de savoir s'il est installé dans la zone. D'autres prédateurs y ont déjà été observés, à l'image du lynx et du chacal.
Les loups, éradiqués par l'homme dans les années 1930 et revenus naturellement par l'Italie dans les années 1990, se concentrent dans les Alpes, le Sud-Est et l'Est de la France. L'Office français de la biodiversité avait estimé la population de loups gris en France à 580 animaux adultes en juin 2020, contre 530 un an plus tôt. Le rythme de progression de cette espèce menacée - et donc protégée - a toutefois ralenti l'an passé comparé à 2019.