Viticulture : des volumes en forte baisse dans le Beaujolais mais une qualité au top

En 6 ans, certains viticulteurs du Beaujolais auront connu 4 récoltes difficiles : gel, grêle, sécheresse. Cette année, en raison des fortes chaleurs d'été et du gel, le millésime sera encore marqué -pour beaucoup- par des volumes, donc des trésoreries, en forte baisse.  

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"On ne compense pas une forte baisse des volumes par une forte hausse des prix, ça n'est pas comme cela que ça marche". Dominique Piron, patron de l'Inter Beaujolais, l'interprofession des vins du Beaujolais, est très clair.

Selon lui, la baisse de volume cette année se situera entre 20% et 30% dans l'ensemble du Beaujolais, mais avec des situations très disparates : les domaines possèdent des parcelles très éparpillées, et les calamités ont frappé de façon très "sélective".

Gel dans le sud, grêle dans le Nord

Dans le sud du Beaujolais, c'est le gel qui a touché fortement les exploitations cet hiver. Ajouté à un été très sec, certains viticulteurs affichent moitié moins de vin que prévu. Dans le nord, mardi 10 juillet le couloir Beaujeu -Moulin-à-Vent a connu comme en 2016 un épisode de grêle estivale, même chose le dimanche 30 juillet à Vauxrenard et les communes environnantes où certaines parcelles ont été hachées à 100%.

Là et ailleurs, les températures caniculaires inattendues de fin août qui ont fait perdre au raisin jusqu'à 1% de son poids ... par jour. Heureusement, la pluie est arrivée au finish, et les conditions de récolte se sont améliorées.  

Au Perréon, à la cave coopérative du Château des loges, sur les 450 hectares cultivés par les 150 viticulteurs, on s'estime plutôt en veine avec une baisse de rendement qui approchera des 43 hectolitres par hectares, pour 55 "hectos" autorisés en Beaujolais villages. 

Mais dans cette coopérative, seul un quart de la production est en vente directe, le reste passe par le négociants en vin, peu réputés pour leur largesses financières. Résultat : pas franchement de marge, car dans un univers de concurrence nationale voire internationale, pas question de faire payer au consommateur individuel la perte subie par les viticulteurs.

Assurance récolte obligatoire?

Alors oui, "ça va être dur pour certains" confie Dominique Piron. Et l'on va reparler de l'assurance récolte obligatoire, un serpent de mer que d'aucuns voudraient voir adopté. Mais pour le président de l'Inter Beaujolais, il faudrait peut-être aussi explorer la possibilité de faire du stock les bonnes années, pour les écouler les années moins fastes, "comme cela se fait ailleurs".

Quoi qu'il en soit, pour lui, l'important c'est le sacro-saint crédo de la qualité. Et là, en dépit des aléas parfois dramatiques, le Beaujolais a connu ces 4 ou 5 dernières années des millésimes très qualitatifs. de quoi "renouer avec le client" et confirmer l'augmentation des ventes (en valeur et ... en volume). 
La France touchée, l'Europe aussi.
Nous ne sommes pas seuls à avoir été impactés cette année par les calamités dans le monde viticole. L'Allemagne, l'Italie et l'Espagne ont également eu maille à partir avec le gel et la sécheresse. Pour l'heure, les estimations tablent sur une baisse de 12% de la production moyenne européenne (moyenne calculée sur 5 ans). 
Une mauvaise nouvelle pour nos voisins, qui pourrait se traduire par une petite baisse de la concurrence. Un moindre mal.
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