En France, 150 000 personnes vivent avec le VIH. 2 sur 5 ont au moins 50 ans. L'association Sida Info Service a mené une enquête auprès d'elles. Résultat : les pouvoirs publics sont interpellés à propos de la précarisation, l'isolement et la prise en charge en maison de retraite.
Le VIH, c'est le Virus de l'Immunodéficience Humaine. Lorsqu’une personne est infectée par ce virus, celui-ci va détruire progressivement certaines cellules qui coordonnent l’immunité, c’est-à-dire les défenses de l’organisme contre les microbes. Certaines maladies sont appelées "maladies opportunistes" parce qu’elles profitent de la diminution de l’immunité pour se développer. Lorsqu’une personne a une ou plusieurs maladies de ce type, on dit qu’elle a le SIDA, Syndrome d’Immuno Déficience Acquise.
En France, 150 000 personnes vivent avec le VIH. 2 sur 5 ont au moins 50 ans. Avec les traitements antirétroviraux, leur espérance de vie a augmenté.
Sida Info Service a mené une enquête intitulée "Vivre avec le VIH à partir de 40 ans, avancée en âge et parcours de soins". Un questionnaire était accessible de juillet à octobre 2015 sur internet. 194 réponses ont été validées et étudiées. A travers l'expérience de ces participants, cette enquête cherche à dégager des pistes pour une meilleure prise en charge globale.
Qui sont les participants ?
Les participants sont des hommes à 75,8%, homo/bi-sexuels à 78,2%. Age moyen 52 ans. Ils connaissent leur séropositivité depuis 18 ans en moyenne. 97,4% prennent des antirétroviraux depuis 12,5 ans en moyenne.6 participants sur 10 ont été diagnostiqués pour une comorbidité, c'est à dire pour une ou plusieurs maladies connexes qui viennent s'ajouter au VIH. Dyslipidémies, pathologies cardio-vasculaires, ostéoporose, troubles cognitifs, pathologies rénales ou diabète.
Que dit l'enquête ?
Si la prise en charge est aujourd'hui globalement une réussite thérapeutique, elle ne suffit plus. La question du vieillissement est au coeur des préoccupations de ces personnes. Elles font face à un triple impact du temps qui passe : celui de l'avancée en âge, additionné à ceux de la vie avec un état inflammatoire et un traitement antirétroviral. Un manque de communication avec les soignants ressort en filigrane de cette enquête. Jusqu'à une personne sur cinq ne sait pas si elle est atteinte de telle ou telle comorbidité, ou si elle fait l'objet d'une surveillance pour ces pathologies. La précarisation, l'isolement, la prise en charge des personnes vivant avec le VIH dans les maisons de retraite nécessitent d'être saisies par les pouvoirs publics.
Les chiffres locaux
Rhône-Alpes est la 4ème région de France en nombre de personnes vivant avec le VIH. 2280 patients sont actuellement suivis en secteur hospitalier dans l'arc alpin, 891 en Isère, 296 en Savoie, et 1093 en Haute-Savoie. En 2014, 99 personnes ont été diagnostiquées séropositives sur ces départements. 43% d'entre elles sont hétérosexuelles.