Grève aux urgences de Caen : "On se fait insulter tous les jours"

Depuis vendredi, le personnel des urgences du CHU de Caen s'est mis en grève. Les soins se poursuivent mais le mouvement doit être considéré comme un message d'alerte à destination de la direction et des patients car le personnel ne supporte plus d'être "frappé et insulté à longueur de journée".

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"Les infirmières n'arrivent plus à faire leur métier et ont l'impression d'être des punching ball", raconte Sébastien Lamy, Secrétaire départemental Unsa et agent administratif au service des urgences.

Les violences ont augmenté et deviennent quotidiennes :

"La semaine dernière, un médecin s'est pris un coup de poing, par exemple. Deux brancardiers ont été blessés au poignet. On déplore aussi une tentative de strangulation sur une aide-soignante."


Les infirmières, les aides-soignants, les brancardiers, le personnel administratif - soit une cinquantaine de personnes au total - ont donc décidé de faire grève pour alerter la direction.

A l'origine de cette violence ? Le manque d'information lié aux travaux.

Ces actes de violence se sont accentués depuis le début des travaux de restructuration du service, il y a deux mois. Un secteur est fermé, ce qui éloigne les infirmières de la salle d'attente. "Le personnel court partout et les informations auprès des patients ou des familles ne passent pratiquement plus". Du coup, la tension est permanente. "crachats et insultes sont devenus notre quotidien".

Interview de Sébastien Lamy - Secrétaire départemental de l'UNSA



En attente d'une réponse de la direction

Il y a 3 semaines, les syndicats UNSA et SUD ont tiré la sonnette d'alarme, en envoyant une lettre à la direction. Ils ont été reçus la semaine dernière et attendent toujours des réponses à leurs propositions. 
Ils demandent :
  • un agent de sécurité
  • une personne-relais pour donner les informations aux patients et à leurs familles dans la salle d'attente.
​La nuit, ils estiment manquer aussi de personnel :
  • Un(e) infirmièr(e)
  • Un(e) aide-soignant(e)
  • Un(e) brancardièr(e)"
​Car ces violences ont déjà des répercussions : une augmentation des arrêts maladie et un épuisement professionnel. Les syndicats craignent d'ailleurs que la situation n'empire cet été. Des lits vont fermer dans les services d'hospitalisation, et cela risque d'engorger le service des urgences, qui, décidément, n'a pas besoin de ça. 
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