Le président de la République confronté à de sombres sondages veut renouer le contact avec les Français. Il va quadriller la France dans les mois qui viennent, en commençant par la capitale des Ducs lundi 11 et mardi 12 mars 2013.
Confronté à de sombres sondages après une brève embellie de popularité née de l'offensive française au Mali, François Hollande va tenter de rassurer des Français dominés par le pessimisme et la méfiance. Pour cela, il va accentuer sa présence médiatique et sur le terrain.
Trois enquêtes d'opinion tirent la sonnette d'alarme pour le chef de l'État, alors que les mauvais résultats économiques s'accumulent: chômage, quasi-stagnation économique, déficits. Selon BVA, plus des deux-tiers des Français et 44% de ceux ayant voté pour lui à la présidentielle se disent déçus par M. Hollande. Pour TNS Sofres, sa cote de confiance sombre à 30%, taux le plus bas jamais enregistré depuis 1981 au 10e mois de mandat présidentiel. Selon OpinionWay, près des trois quarts des Français sont mécontents de la politique économique et sociale gouvernementale.
Sortir de la morosité
Pour sortir de cette morosité, plusieurs initiatives sont en préparation à l'Élysée. M. Hollande devrait ainsi, selon son entourage, inaugurer un nouveau rythme et un nouveau style dans ses visites de terrain. Son équipe travaille à la préparation de grands déplacements, prévus sur deux jours, avec l'objectif de quadriller la France dans les mois qui viennent. Ces visites devraient intervenir toutes les six à huit semaines, en commençant par Dijon, les 11 et 12 mars.L'idée est qu'à chaque fois, le président passe une nuit sur place pour avoir le temps d'expliquer sa politique aux acteurs socio-économiques, mais aussi aux élus qui donnent de sérieux signes d'inquiétude. Autre projet : une grande intervention médiatique avant la fin mars. Ses modalités, son format n'ont pas encore été fixés mais elle marquerait une accélération du tempo médiatique. A son arrivée à l'Élysée, M. Hollande avait promis de s'expliquer devant les Français tous les six mois. Sa dernière grande conférence de presse ayant eu lieu le 13 novembre, la prochaine devait intervenir seulement mi-mai.
Pour plusieurs politologues, le décrochage du chef de l'État dans les sondages devient préoccupant, car il commence à toucher "le cour de son électorat", souligne Denis Jeanbart (Opinionway).
"Annus horribilis"
"Dix mois après son élection, on entre dans une phase où les gens attendent des résultats. Or en dépit des efforts demandés, ils ne sont pas au rendez-vous(...).C'est particulièrement inquiétant" pour "les classes moyennes inférieures qui avaient largement voté pour lui", analyse-t-il.2013 risque d'être l'"annus horribilis" pour François Hollande, estime Gaël Sliman (BVA). "On ne voit pas de bonnes nouvelles se profiler sur le front économique et de l'emploi et très probablement il va continuer à glisser dans les sondages et à susciter la déception", prédit-il.
La majorité s'inquiète. Le premier secrétaire du PS Harlem Désir a appelé "à ne pas en rajouter" en matière d'impôts, alors que le chef de l'État n'a pas exclu de "nouveaux prélèvements" en 2014. Plusieurs élus socialistes ont mis en garde contre "une nouvelle embardée fiscale".