Le Conseil national des barreaux (CNB) a adopté un appel à une grève générale des avocats jusqu'au mercredi 28 octobre 2015. La profession durcit son bras de fer avec le gouvernement qui veut réformer l'aide juridictionnelle.
Pourquoi les avocats sont-ils en colère ?
La décision a été adoptée à l'unanimité lors d'une assemblée générale vendredi 23 octobre 2015.Dans une résolution rendue publique, le Conseil national des barreaux (qui représente l'ensemble des avocats de France) "appelle à la grève nationale des audiences et des désignations" jusqu'à mercredi 18h.
Les avocats ont également voté la reprise des négociations avec Mme Taubira lundi 26 octobre.
Tout est parti d'un projet de réforme du financement de l'aide juridictionnelle (un dispositif qui permet aux plus démunis de bénéficier des services d'un avocat). Pour la ministre de la Justice, une réforme est nécessaire, car le système est "à bout de souffle" et "va s'effondrer". Son projet était de prélever environ cinq millions d'euros sur les caisses gérées par les avocats en 2016. Le prélèvement devait atteindre dix millions en 2017.
Pourquoi la grève se durcit-elle ?
Mais, face au mouvement de grève des avocats, la garde des Sceaux avait annoncé mercredi 21 octobre 2015 qu’elle renonçait à cette piste. Cela n'a pas suffi à calmer la colère de la profession.Les avocats disent "prendre acte" de la concession faite par la garde des Sceaux sur le financement de l'aide juridictionnelle, mais ils maintiennent leurs revendications en matière de rémunération.
Ce mouvement est suivi par de nombreux avocats en Bourgogne.
De son côté, Cécile Untermaier, députée de la 4ᵉ circonscription de Saône-et-Loire a fait une proposition. Elle suggère que le gouvernement finance dès 2016 l'aide juridictionnelle par un "fonds interprofessionnel sur l'accès au droit" créé par la loi Macron, mais partiellement censuré par le Conseil constitutionnel.
En 2014 déjà un mouvement de grève avait été déclenché en Bourgogne et dans toute la France. Les avocats demandaient aussi une revalorisation du montant de l'aide juridictionnelle.