L'association étudiante Genepi demande à pouvoir continuer à travailler dans les prisons françaises

L'administration pénitentiaire n'a pas renouvelé la convention avec cette association. Martial Bourquin, sénateur du Doubs a saisi la garde des Sceaux Nicole Belloubet. 

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Le sénateur du pays de Montbéliard s'est rendu dernièrement à la prison de Montbéliard pour une visite. Il appelle le gouvernement à revoir sa copie. 

Dans de nombreuse prisons en France, les étudiants de l'association Genepi animent régulièrement des ateliers socio-culturels. 

L'élu du Doubs dénonce la rupture brutale de la convention avec l'association étudiante Genepi dont les 900 bénévoles intervenaient depuis plus de 40 ans dans les prisons. "Depuis le 20 septembre, sans aucun dialogue, la Direction de l'Administration pénitentiaire a rompu son partenariat avec cette association remettant en cause ainsi sa capacité à poursuivre ses activités permettant la réinsertion" déplore Martial Bourquin dans un communiqué. 

Il a demandé à la Garde de Sceaux par l'intermédiaire d'une question écrite d'intervenir.

Le Genepi conteste la rupture de la convention qui met selon elle en péril l'association, son indépendance et sa raison d'être. Dans une vidéo publiée sur Konbini, Sophie Chardon rappelle les missions de l'association. Elle dénonce la rupture de la convention, et la baisse de 50.000 euros des subventions à Genepi. 

 

Le Genepi est une association étudiante œuvrant auprès des personnes incarcérées depuis 42 ans. Depuis 1976, le Genepi et la direction de l'administration pénitentaire (DAP) étaient liés par une convention nationale.  2 000 personnes incarcérées ont bénéficié chaque année d’activités scolaires et socio-culturelles mises en place par les 900 bénévoles de l’association explique le Genepi. Le Genepi sensibilise également le grand public à la question de prisons. 


Le Genepi, c'est une cinquantaine de bénévoles en Bourgogne-Franche-Comté

"En Bourgogne Franche-Comté, nous intervenons dans les prisons de Belfort et Dijon" mais pas à Besançon, Lons, et Vesoul ni Montbéliard explique Vassili Stzil, délégué régional du Genepi.

"Pour l'instant, nos bénévoles n'ont pas de nouvelles. Ils sont en attente. Normalement la rupture de la convention sera appliquée par toutes les prisons, mais il se peut que localement on puisse encore entrer dans certains établissements de la région. Ce n'est pas viable à long terme" dit-il surtout qu'à certains endroits les relations étaient au beau fixe avec les directeurs de prison. 

Selon Vassili Sztil, plusieurs prisons n'autorisaient déjà pas la venue des bénévoles du Genepi. A Besançon, selon le Genepi, les étudiants bénévoles ont même fait l'objet d'enquête de moralité menée par la police ce qui est contraire à la convention passée entre le Genepi et l'administration pénitentiaire. "On nous reproche une diminution des heures dans les prisons, mais c'est un faux problème" explique Vassili Sztil, persuadé que c'est la ligne politique du Genepi qui déplaît aujourd'hui. 
 

Pourquoi ce divorce brutal entre le Genepi et l'administration pénitentiaire ? 


Selon le siège national du Genepi, le fond du désaccord reposerait sur des positions prises par des groupes locaux du Genepi. Régulièrement ces derniers dénoncent les conditions de vie indignes des personnes incarcérées.

“La décision de la DAP revient à nous fermer les portes des prisons malgré la volonté des bénévoles de poursuivre leurs actions auprès des personnes détenues. Nous souhaitons maintenir ce lien entre l’intérieur et l’extérieur, si nécessaire pour leur futur retour à la société. Ces actions sont d’autant plus primordiales que l’administration pénitentiaire n’est pas en mesure d’assurer le nombre d’heures d’activités en prison auxquelles elle est légalement tenue”, explique Maxime Boyer, président du Genepi.

Pour Sophie Chardon militante, la ligne politique du Genepi déplait à l'administration pénitentiaire. L'association propose des ateliers de créativité et d'expression dans les prisons. Elle rappelle que la situation des prisons françaises est critique : depuis le 1er janvier 2018, on compte 96 suicides ou morts suspectes en détention. Le Genepi a écrit à Nicole Belloubet la garde des Sceaux afin que le convention et le dialogue soient rétablis. 



 
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