Le centre d'application de l'École nationale vétérinaire d'Alfort, à Champignelles dans l'Yonne, fermera bien ses portes.
Il n'y aura bientôt plus d'école vétérinaire à Champignelles, dans l'Yonne. Le centre d'application de l'École nationale vétérinaire d'Alfort va fermer ses portes à la rentrée 2020, comme l'a décidé ce jeudi 22 novembre 2018 le conseil d'administration de l'école nationale vétérinaire d'Alfort (ENVA) dont dépend l'antenne de Champignelles.
"Le conseil d’administration de l’Ecole nationale vétérinaire d'Alfort décide qu'à compter de la rentrée universitaire de septembre 2020, les activités jusqu'alors développées sur le site de Champignelles, le seront à partir du site de Maisons-Alfort. En conséquence, l'ENVA se dessaisira d'ici là du domaine et de sa gestion", indique l'école ce jeudi soir. La décision a été prise à une large majorité par le conseil d'administration (pour : 27 voix, abstention : 2 , blanc : 1, contre : 6)
Cette fermeture annoncée est regrettée par les étudiants qui profitent du centre d'application pour se former concrètement à leur futur métier. "Être ici toute la semaine, c'est un peu comme tenir une femme. Ça nous met dans le bain, dans la peau de l'éleveur. Avoir la ferme à disposition avec autant d'animaux, c'est pas mal", indique Manon Grieve, étudiante en 5ème année à l'école vétérinaire.
Avec sa bergerie et ses 150 moutons, le site de Champignelles présente de nombreux avantages pour les étudiants. Mais aux yeux des éleveurs, ce qui manquera le plus c'est le laboratoire d'autopsie animale de l'école. Il est le seul du département à analyser gratuitement les animaux malades.
Sans l'école, Dominique Galichet, éleveur à Mazilles dans l'Yonne, craint de ne plus pouvoir prévenir les maladies de ses vaches. "Si c'est un groupe qui reprend ça, on va payer une autopsie 200 à 500 euros. Donc pour un veau qui vaut 40 euros, vous imaginez qu'on ne le fera pas", précise-t-il.
En déficit depuis 2013, l'école doit pourtant sacrifier cette annexe qui n'est finalement occupée que la moitié de l'année. Le sort des douze salariés qui travaillent dans le centre dépend désormais des futurs repreneurs.