Emmanuel Macron a adressé dimanche soir une lettre aux Français avant le lancement du grand débat national. À La Charité-sur-Loire, si le principe du débat n'est pas rejeté, les "gilets jaunes" n'accordent pas beaucoup de confiance à la parole du chef de l'État.
Depuis bientôt deux mois, les "gilets jaunes" de La Charité-sur-Loire (Nièvre) se relaient sur un campement. Ici, la lettre d'Emmanuel Macron est décortiquée depuis dimanche soir.
Dans son courrier, le chef de l'État rappelle sa fidélité à son projet, ses grandes orientations. À la veille du grand débat national, les mots dérangent et laissent l'impression d'une incompréhension.
"Il y a deux choses, il y a l'ISF et le pouvoir d'achat, qui étaient les deux grandes revendications des 'gilets jaunes'. Pour ces deux choses-là, il n'a pas envie de détricoter la chose. Il n'a pas envie d'enlever ça, explique un manifestant. Donc on va faire avec, de toute façon on n'a pas le choix, il a décidé comme ça."
"J'espère que ça va faire bouger les gens et qu'ils n'hésiterons pas à remplir les cahiers de doléances avec tout ce qu'ils ont sur le cœur en espérant qu'il y ait un aboutissement quand même", dit un autre.
Pourtant, ici, les manifestants ne sont pas opposés au débat. La semaine dernière déjà, une réunion publique a eu lieu en présence de la députée. "Depuis le début, on ne débat pas pour débattre, on débat pour donner la solution, affirme Arnaud Boulet, porte-parole des "gilets jaunes" de La Charité-sur-Loire. On ne fait pas que critiquer, mais on veut agir à La Charité-sur-Loire."
À la lettre du président, les "gilets jaunes" de la Charité comptent maintenant répondre par un autre courrier. Une invitation, à la ministre de la Cohésion des territoires, pour venir discuter de la ruralité.