C’est donc un produit de plus proposé par Vert Dur’able. Tout commence en novembre 2019, après un atelier de saponification, offert à Evane pour son anniversaire. « Pourquoi ne pas essayer d’en fabriquer à la maison ? », pense l’adolescente, une fois rentrée chez elle. Après quelques tentatives, dans son « labo », l’idée d’en faire plus lui vient à l’esprit. Peu emballée au départ par le projet d’une nouvelle entreprise, Clémence Vermeire s’embarque avec enthousiasme dans cette nouvelle aventure. La mère soutient Evane, et l’aide à écrire les messages sur la page Facebook. Les commandes se font en ligne. Fière de sa fille, elle explique : « Cette entreprise, c’est un virage qu’elle tient, ce qui n’est pas facile quand on est une jeune ado ».
Une affaire de famille
Vert Dur’able est né, en janvier 2020. La société est au nom de Clémence Vermeire, en attendant les seize printemps de la fille. « C’est mon frère qui a trouvé le nom », décrit Evane Vermeire, la cadette d’une famille de trois. Cette appellation, accrocheuse, revêt plusieurs significations. Vert, c’est la couleur de l’écologie. Durable, pour le temps long et l’environnement. Dur, pour les produits solides, écologiques, qui durent plus longtemps. Able, comme en anglais, « to be able to », être en capacité de changer les choses. Car cette entreprise est sa façon à elle de témoigner de son engagement écologique. C’est de famille. Evane Vermeire liste : « On a toujours fait attention à la nature. On n’utilise pas beaucoup la voiture. On n’a jamais utilisé de gels douche du supermarché. »
Alors, avec sa microentreprise, et ses savons fabriqués le week-end, Evane Vermeire aimerait « convertir les gens ». Ceux qui aimeraient fabriquer eux-mêmes leurs savons, mais qui n’ont pas le temps. Ceux qui voudraient réduire les emballages plastiques, trop présents dans les produits vendus en grande surface. Convertir les gens, oui, mais localement, car l’entreprise fournit aux clients des villes alentours, dans le département. Avant le confinement, son produit phare pour la vaisselle, elle n’en vendait qu’« une quinzaine par mois ». Aujourd’hui, les ventes de ses masques explosent. En retrouvant le chemin du collège, la jeune cheffe d’entreprise en coudra cinq par jour pour aider et agir, à sa manière, pendant la crise sanitaire.