Sept jeunes de 16 à 20 ans ont été blessés dans la nuit de dimanche à lundi par des coups de feu à Beaune.
Les faits ont lieu dans le quartier Saint-Jacques, dans le sud de la ville. Il est 1h25 du matin, lundi 30 juillet. Une quinzaine de jeunes discute et joue à la console quand une Renault Clio rouge arrive à grande vitesse depuis l'aire de jeux, rue Marie Noël. Le conducteur tente de les percuter.
Les jeunes parviennent à éviter le véhicule de justesse. "Heureusement qu'il y a le banc qui m'a sauvé, témoigne l'un d'eux. Honnêtement, sans ce banc-là, je pense que c'était fini pour moi. La voiture, j'ai vu à leurs regards qu'ils avaient une haine envers nous."
Il ajoute : "Le pire, c'était les propos. Comme quoi on était des bougnoules et qu'on n'avait rien à faire dans ce pays et qu'ils allaient revenir calibrés [avec une arme]"
Fusil de chasse
Les jeunes partent aux urgences convaincus qu'il s'agit d'un acte isolé, peut-être dû à l'alcool. Mais à 4h30 du matin, un véhicule différent revient sur les lieux. À bord, un conducteur et au moins un passager.Ce dernier sort un fusil de chasse de petit calibre et tire à quatre reprises. Les coups de feu blessent sept personnes, âgées de 16 à 20 ans, dont une grièvement. Six sont admises à l'hôpital de Beaune. La victime plus sérieusement touchée est transférée au CHU de Dijon.
Les jeunes assurent ne pas connaître les agresseurs. Ils excluent l'idée d'un règlement de compte et parlent d'un acte raciste, perpétré au hasard. Le parquet de Dijon ne privilégie aucune piste à l'heure actuelle.
L'enquête est confiée conjointement à la police judiciaire de Dijon et au commissariat de Beaune. Des prélèvements ont été effectués sur place lundi matin. Les bandes de vidéo-surveillance seront également exploitées pour tenter d'identifier les véhicules et leurs occupants. Les auditions des victimes débutées lundi se poursuivent mardi 31 juillet.
Face à la gravité des faits, le maire Les Républicains de Beaune, Alain Suguenot, a envisagé d'instaurer par arrêté un couvre-feu pour les personnes de moins de 18 ans dans les quartiers des Blanches-Fleurs et de Saint-Jacques. Après réflexion et discussion avec les habitants, il a décidé finalement de ne pas prendre cette mesure.
Mardi 31 juillet, deux blessés sont toujours hospitalisés. Un à Beaune, l'autre à Dijon.