Solidarité : L'abbaye de Citeaux accueille des réfugiés ukrainiens

Cela fait une quinzaine de jours que l'abbaye de Citeaux héberge des familles de réfugiés Ukrainiens. La communauté religieuse met à disposition une maison située à proximité de la confrérie pour ceux qui ont fui la guerre.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

L'abbaye de Citeaux dispose d'une maison pour recevoir des groupes de jeunes, l'été. Des petits dortoirs peuvent donc accueillir en ce moment des réfugiés, en accord avec la Préfecture de Côte-d'Or et l'association ADEFO (Association Dijonnaise d'Entraide des Familles Ouvrières).

5 familles accueillies à Citeaux

Comme l'explique Frère Jean-Claude, "nous avons 5 grandes chambres qui accueillent 5 familles. On leur fournit la maison et la nourriture leur vient par l'association ADEFO qui passe deux fois par semaine. Les familles sont autonomes dans leur vie."

La maison est située à une centaine de mètres de l'Abbaye et les familles n'interfèrent pas avec la vie monastique des frères. Les réfugiés sont âgés de 1 an et demi à 90 ans : "il y a une famille qui a trois générations, qui est d'origine arménienne. Guerre en Arménie, Ils ont fui et se sont réfugiés au Kazakhstan. Puis chassés à nouveau, ils sont arrivés en Ukraine dans le Donbass. Et là ils se retrouvent en France."

Barrière de la langue

A leur arrivée à Citeaux, personne ne pouvait communiquer avec les réfugiés. Une barrière qui a pu être surmontée rapidement grâce à un des frères de la communauté. "Le seul problème, c'est qu'actuellement, aucun de ces réfugiés ne parle français. Par bonheur, un de nos moines, frère Benoît, parle russe. Il a passé du temps en Ouzbékistan. Comme les ukrainiens parlent russe couramment, cela a été un énorme soupir de soulagement quand ils ont vu que quelqu'un les comprenait."  explique Frère Jean-Claude.

Et dans cette aventure solidaire les moines ne sont pas seuls ! Dons, propositions d'activités sportives ou de cours de français … les habitants de la commune de Saint-Nicolas-lès-Citeaux se sont mobilisés derrière la communauté religieuse pour apporter leur soutien. Un formidable élan de solidarité qu'il a fallu organiser : "des leçons de français ont été mises en place, par le relais d'une des réfugiées, âgée d'une vingtaine d'années, qui parle anglais. Plusieurs bénévoles viennent donner des leçons de français, deux enfants vont à l'école à Corcelles-lès-Citeaux et il y a une personne qui fait le ramassage scolaire" explique, Florence Zitto, la maire de la commune.

Frère Jean-Claude souligne aussi le travail des personnes de l'Association ADEFO, qui sont un relais permanent pour les familles.

Pas d'interactions spirituelle

Pour l'instant, le groupe de réfugiés a très peu d'interactions avec les moines de la communauté. Mais quelque soit leur confession tous sont les bienvenus : "les arméniens sont sans doute catholiques, les Ukrainiens sont orthodoxes. Les autres années où nous avons eu des gens de tous les continents et toutes les religions, certains souhaitent avoir une vie religieuse et la continuer, et d'autres pas du tout. On est respectueux des uns et des autres."

Dans ce cadre, les familles tentent d'oublier la guerre, mais restent inquiets pour ceux rester au pays. "Ils ont pris la fuite, sous les bombardements, sans savoir où ils allaient, ni quel serait leur futur. Quand nous les voyons, ils sont très sympas, très souriants. Nous avons une mère de famille avec deux petits enfants, qui a une trentaine d'années, elle ne sait pas si son mari qui est resté faire la guerre là-bas est vivant ou mort" raconte Frère Jean-Claude.

La communauté a donc mis à disposition des moyens de communication : "Nous avons mis en place un wi-fi performant dans la maison, certains arrivent à entrer en relation avec des membres de leur famille là-bas !"

Un autre soutien, les démarches administratives

 "Les formalités avancent vite, le préfet de Côte-d'Or leur a rendu visite hier (mercredi 6 avril), il est resté deux heures avec eux. Du point de vue des démarches administratives, les choses avancent vite, ils vont obtenir le statut de réfugiés de pays en guerre. C'est un statut différent que les réfugiés venant d'autres pays. Ils ont la couverture sociale, la gratuité des transports, ils peuvent travailler, il y a un certain nombre d'avantages qui ont été votés récemment."

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité