Confronté à la crise politique la plus grave depuis le début de son quinquennat, il y a 18 mois, Emmanuel Macron a pris la parole lundi 10 décembre 2018 pour répondre à la colère des "gilets jaunes". En Bourgogne comme ailleurs, les réactions ne se sont pas fait attendre.
Augmentation de 100 euros pour les salariés au Smic, annulation de la hausse de la CSG pour les retraités gagnant moins de 2 000 euros par mois, heures supplémentaires payées sans impôts ni charges : Emmanuel Macron a annoncé plusieurs mesures face à ce qu’il a appelé "l’état d’urgence économique et sociale".
La série d'annonces sociales pour tenter de répondre au mouvement des "gilets jaunes" a, comme on pouvait s'y attendre, divisé. Des mesures qui ont été saluées comme une avancée par certains, tandis que d’autres les jugent insuffisantes pour arrêter la mobilisation.
Soutien, sans surprise, des élus de la majorité
Comme un seul homme, les élus de La République en Marche ont soutenu le président et les mesures annoncées dès la fin du discours d"Emmanuel Macron. Des députés LREM, comme Didier Paris, en Côte d'Or, en profitent pour inviter au calme, espérant ainsi éviter un acte 5 du mouvement des "gilets jaunes".Un grand discours d’@EmmanuelMacron. Les réformes de fond vont se poursuivre. Elles sont accompagnées de vraies mesures sociales sur le SMIC, la CSG, les HS... Le calme doit revenir et les Français se réunir dans la concertation qui s’ouvre.
— Didier Paris (@_DidierParis) 10 décembre 2018
Un début, mais...
Selon le maire socialiste de Dijon : "il a fallu trois semaines de mobilisation intense et des violences intolérables pour que le président de la République découvre la misère dans laquelle vivent certains Français. Et un an et demi pour admettre l’importance des corps intermédiaires, dont les maires". François Rebsamen qui précise qu'il ne faudra pas en rester là.
Les mesures annoncées sont un début. Il faudra une suite et une réponse à l’urgence écologique. Nous les attendons, mais vite cette fois. 2/2
— François Rebsamen (@frebsamen) 10 décembre 2018
Pour la députée socialiste de Saône-et-Loire, Cécile Untermaier, au-delà des mesures sociales c'est notre système institutionnel qui est à revoir.
Il ne suffit pas de dire craindre pour notre République, il faut en modifier les règles, abolir les privilèges et les rentes et remettre le citoyen au cœur de la réflexion commune #institutions
— Cécile Untermaier (@ceciluntermaier) 11 décembre 2018
On notera aussi le bon point accordé par François Sauvadet. Le président (UDI) du conseil départemental de Côte-d'Or semble plutôt satisfait des mesures annoncées par le chef de l'Etat.
Les mesures annoncées par le président de la République étaient nécessaires. smic augmenté retour aux mesures que nous avions prises avec #PrésidentSarkozy sur les heures supplémentaires, augmentation, csg remises en cause pour les moins de 2000 euros. C’est plutôt bien.
— François SAUVADET (@sauvadet) 10 décembre 2018
Comme on pouvait s'y attendre, c'est du côté du Rassemblement National qu'on trouve les mécontents. Julien Odoul, président du groupe RN au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté parle même d'aumône faite aux Français les plus modestes.
La paix sociale ne s’achète pas avec une aumône. La paix démocratique ne s’achète pas avec du verbiage. #Macron vient de rater sa dernière chance de réconciliation avec le peuple français. #Macron20h
— Julien Odoul (@JulienOdoul) 10 décembre 2018