"C’est une patinoire !" : trottoirs et chaussées glissants, le centre-ville de Dijon est-il dangereux quand il pleut ?

C'est un sujet qui fait parler. En période de pluie, le centre-ville de Dijon serait très glissant. Plusieurs piétons nous ont confié marcher avec prudence lorsque les sols sont mouillés. Du côté de la municipalité, on assure que le revêtement respecte les normes en vigueur et est régulièrement entretenu.

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Assise à la terrasse d’un restaurant place Darcy à Dijon (Côte-d’Or), Martine a bravé le froid ce vendredi pour prendre son repas en plein air. Entre deux bouchées, elle regarde le monde autour d’elle. Les étudiants qui sortent du tramway après leurs cours, les actifs qui se pressent pour leur pause déjeuner et les retraités qui rentrent des courses.

La Dijonnaise observe avec attention et curiosité. Elle mange régulièrement dans le centre-ville de la Cité des Ducs et assiste au même spectacle les jours de pluie. "On voit que les passants font attention quand ils marchent. Les sols peuvent être glissants. Tout est lisse. Quand il pleut, le centre-ville, c’est une patinoire !".

Chaque semaine, 170 000 passants empruntent la rue de la Liberté, l’axe principal du centre-ville de Dijon. © Gaël Simon / France Télévisions

Pour Martine, le problème vient des pavés calcaires installés lors de la piétonnisation du centre-ville. Ils sont composés de pierre de Bourgogne. Elodie, croisée rue de la Liberté ne semble pas incommodée les jours de pluie. "Moi je suis piétonne. On peut se déplacer à pieds même quand il pleut. Le centre est très bien comme ça. Franchement, ça va".

Un sujet qui fait parler

Quelques mètres plus loin, toujours dans le centre-ville, Sandrine s’active. La femme de 51 ans est serveuse dans un bar très apprécié des Dijonnais. Alors forcément, la chaussée du centre-ville, elle en entend souvent parler au comptoir.

"Dès qu’il pleut, ou lors des épisodes de verglas, les clients nous en parlent, surtout ces dernières semaines, confie-t-elle un sourire aux lèvres. C’est vraiment un sujet qui revient tout le temps. Que ce soit chez les jeunes ou chez nos clients plus âgés".

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Elle-même explique faire preuve de prudence en centre-ville lorsque la météo joue des siennes. "Je me déplace à vélo. Sur la place Darcy, tu peux facilement perdre le contrôle. Le problème, c’est que l’eau n’est pas absorbée par le sol. Et il y a quelques semaines, je suis même tombée alors que je marchais. Depuis décembre, je traîne une douleur à l’épaule après ma chute", raconte-t-elle.

"Je pense aux personnes âgées…"

À la terrasse du bar, un client. Bonnet sur la tête, écharpe autour du cou, son verre est à moitié rempli. L’homme d’une quarantaine d’années entend notre conversation. Il ne lui en faut pas plus pour donner son avis. Car sur le sujet, visiblement, chacun a son opinion.

Des pavés calcaires ont été installés lors de la piétonnisation du centre-ville de Dijon. © Gaël Simon / France Télévisions

"C’est souvent la galère. On a eu du verglas à la fin de l’année. Ce sont des conditions exceptionnelles, mais le soir, c’était impossible de marcher. C’était même mieux de marcher sur la route que sur les trottoirs. Même mon chien tirait sur sa laisse pour rentrer, rigole-t-il avant de poursuivre. Bon, le verglas c’est vraiment un cas particulier, mais même quand il pleut, si tu es en basket, tu ne peux pas avancer sereinement. Moi, ça va, je suis encore jeune, mais je pense aux personnes âgées…".

Une chute, un procès, mais Dijon reconnue non-coupable

Dans la discussion, vient vite sur la table le cas d’une Dijonnaise. "Il me semble qu’une personne était tombée et a poursuivi la ville en justice", nous glisse Sandrine. En effet, le 11 mai 2019, une femme de 77 ans avait été victime d’une chute sur la place Darcy.

Estimant être tombée à cause de la chaussée glissante, elle avait saisi le tribunal administratif et réclamait 210 000 euros à titre de réparation pour le préjudice subi. Mais le 23 février 2023, la justice a tranché et jugeait que la métropole de Dijon n’était pas responsable.

Lors du procès, le rapporteur public avait notamment expliqué que les pavés de la place Darcy avaient fait l’objet d’un traitement antidérapant et avait été entretenus. Par ailleurs, selon lui, les matériaux utilisés pour le revêtement ne faisaient pas courir de danger aux piétons. La cour a également estimé que les sacs de courses que portaient la vieille dame au moment des faits ont pu contribuer à sa chute.

"Un travail important est fait sur les revêtements"

De son côté, la ville de Dijon nous indique ne pas avoir reçu beaucoup de plaintes de la part de ses administrés. Une dizaine de courriers par an en général. "On sait que parfois ça peut glisser. Mais on est respectueux des réglementations en vigueur et un travail important est fait sur les revêtements", assure Dominique Martin-Gendre, adjointe en charge des travaux et des équipements urbains.

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Depuis la piétonnisation et l’installation de pierres de Bourgogne dans le centre-ville de Dijon, la municipalité explique avoir entretenu les sols pour éviter tout danger de glissade.

"Il faut prendre en compte les enjeux de patrimoine. On est soumis à des obligations. On a un sol qui est plutôt calcaire à Dijon. On procède à un entretien quotidien. Ça passe d’abord par la propreté. Et dès qu’il pleut, on intervient rapidement pour éviter les dépôts de mousse et de polluants, pour enlever tout ce qui est glissant", décrit l’élu.

La ville de Dijon a fait le choix d’un sol antidérapant, avec du granit et du béton bouchardé © Gaël Simon / France Télévisions

La Ville a dû intervenir à plusieurs reprises ces dernières semaines, notamment dans la soirée du 4 janvier, en raison des pluies verglaçantes qui ont frappé Dijon. "On a mené des opérations de salage du sol. On a aussi mis des paillettes, c’est du sel de calcium qui permet de faire fondre très vite la neige".

L’année dernière, pour ses travaux d’embellissement du secteur Monge-Bossuet, la ville de Dijon a fait le choix d’un sol antidérapant, avec du béton bouchardé et du granit, plus dur et résistant. La pierre de Bourgogne, belle mais plus glissante, a seulement été installée aux abords des façades des bâtiments et des commerces. 

Chaque semaine, 170 000 passants empruntent la rue de la Liberté, l’axe principal du centre-ville de Dijon.

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