Le quartier du Belvédère à Talant (Côte-d'Or) fait encore parler de lui. En 2021, des conditions d'insalubrité et de dégradations avaient été révélés au sein de logements sociaux. Depuis, une rénovation a eu lieu, mais celle-ci laisse à désirer selon les locataires, pour qui les charges ont explosé.
Ils se seraient bien passés d'un tel cadeau de Noël. Le 20 décembre 2024, les 331 logements situés dans le quartier du Belvédère à Talant reçoivent leurs annuelles régularisations de charge. Mais cette année, la note s'annonce salée.
Les sommes réclamées varient entre 300 et 2 100 euros. Delphine* et les autres locataires ont du mal à comprendre. "C'est astronomique. J'avais une augmentation de 780 euros de charges sur l'année. J'étais vraiment en colère. Faire ça quelques jours avant Noël, c'est une honte."
Cette mère au foyer n'avait pourtant jamais connu de problème depuis son arrivée dans le bâtiment il y a 11 ans. Avec d'autres locataires, elle demande rapidement des comptes à CDC Habitat, le bailleur social :
"Ils nous ont dit que l'eau, l'électricité et le chauffage avaient augmenté."
Delphine*Locataire
Une pétition avec plus de 170 signataires
Mais les habitants sont persuadés que ces sommes "astronomiques" ne sont pas de leurs responsabilités. Depuis 2022, 11 bâtiments au quartier Belvédère sont en travaux. Les habitants dénonçaient des conditions d'insalubrité et de dégradation de leurs logements. "Ils ont refait la façade, changé les fenêtres, installé un nouveau système de chauffage, ils ont fait les toilettes, les salles de bain..."
De quoi satisfaire les habitants du quartier... Enfin, pas vraiment. Pour les locataires, la hausse des charges provient de ces travaux de réhabilitation. "Ils nous font payer l'eau qui a servi pour le nettoyage des façades, l'électricité pour réparer l'ascenseur... Tout ça, on le voit sur les régularisations", avance Delphine. C'est la goutte de trop pour les habitants qui décident de monter un collectif, bien décider à ne pas payer leurs charges.
Les locataires finissent par s'entretenir avec CDC Habitat, mais les discussions sont peu concluantes. "Pour eux, c'est à cause de l'augmentation du coût de la vie et ce n'est pas eux qui décident." Une pétition est alors lancée pour avoir accès aux justificatifs de chaque locataire. Elle a déjà recueilli plus de 170 signatures.
On n'est pas les seuls à avoir des problèmes.
Delphine*Locataire
Au-delà de ces régularisations de charges, les habitants déclarent toujours vivre dans des conditions insalubres. "Des personnes n’ont pas de radiateurs. Nous, on a été embêtés avec notre salle de bain. Ils ont mis huit mois avant de la refaire et toute l’eau s’est infiltrée dans la chambre de mon fils qui est asthmatique, les murs étaient trempés et elle est pleine de moisissure", raconte Delphine.
La réponse de CDC Habitat
Contacté, CDC Habitat explique avoir organisé plusieurs permanences au mois de janvier pour répondre aux questions des locataires. "Les charges locatives pouvant fluctuer, à la hausse ou à la baisse, en fonction des consommations réelles des équipements collectifs et individuels de la résidence, CDC Habitat procède, une fois par an, à une régularisation. Cette régularisation permet d’ajuster les acomptes versés durant l'année aux charges effectivement constatées."
Nous sommes conscients que cette régularisation peut susciter des questionnements chez nos locataires.
Alice GraireResponsable communication CDC Habitat
CDC Habitat informe avoir proposé des solutions adaptées à chaque situation, notamment la suspension des prélèvements automatiques et la mise en place d'un échelonnement des paiements. Le collectif a également sollicité le maire de Talant et le préfet de la région dans l'espoir d'obtenir gain de cause.