Fermeture à 2 heures des bars de nuit à Dijon : le recours des établissements est rejeté

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Écrit par Lisa Guyenne

L'UMIH et les cinq établissements concernés ont déposé un recours auprès du tribunal administratif de Dijon. Il était examiné ce mercredi matin, et la justice a donné raison au préfet.

La décision du préfet était-elle légitime ? C'est toute la question qui animait les débats, ce mercredi 4 janvier, au tribunal administratif de Dijon. L'UMIH 21 (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie-restauration), ainsi que les cinq bars de nuit concernés (le Beverly, la Salsa Pelpa, la Rhumerie-Jamaïque, la Belle Epoque et le Smart) ont déposé, courant décembre, un référé demandant la suspension de l'arrêté préfectoral pris début décembre.

Le couperet est tombé dans l'après-midi : le recours des bars de nuit est rejeté. Selon le tribunal, il n'existe pas de "doute sérieux" quant à la légalité de l'arrêté préfectoral.

Retour sur la polémique : pourquoi une fermeture plus tôt ?

Pour rappel, la décision préfectorale part des incivilités et violences constatées place de la République depuis plusieurs mois. En novembre dernier, Franck Robine, le préfet de Région, expliquait : "Depuis juillet dernier, on constate 121 faits de délinquance, notamment 30 agressions, et un fait extrêmement grave il y a 15 jours, puisqu'un homme a terminé à l'hôpital pour un mois. Ça ne peut plus durer."

En conséquence, le préfet décrétait que les bars de nuit, bénéficiant depuis de nombreuses années d'une dérogation pour fermer à 5 heures, verraient cette dérogation supprimée pour fermer à l'horaire "habituel", soit 2 heures du matin. "On constate que la fermeture tardive à 5 heures fait que beaucoup de gens s'agglutinent, sortent au même moment des bars de nuit, beaucoup sont ivres, et tout cela est propice à la délinquance", estimait le préfet. 

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Problème : le point de vue de Franck Robine est loin d'être partagé par les acteurs du monde de la nuit. Les bars concernés se défendent d'être responsables des faits de violence place de la République. "Les gens indésirables, ils ne rentrent pas dans nos établissements, ils dépouillent nos clients quand ils en sortent ! Le problème ne vient pas de l'horaire, il y a des violences toute la journée. Donc les gens se feront toujours agresser, à deux heures ou à cinq", nous confiait le 10 décembre dernier Maxime Chène, salarié du Beverly et créateur du collectif "Dijon, la fête n'est pas finie".

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Les bars de nuit concernés mettent également en avant l'argument économique. "On perd 80% de chiffre d'affaires en fermant le week-end à 2 heures au lieu de 5 heures", expliquent les établissements. Ces derniers sont soutenus par l'UMIH 21, qui s'est associée au référé déposé devant le tribunal, et expliquait dans un post Facebook mi-décembre : "La situation de ces entreprises est en danger (et par ricochet le sera pour leurs fournisseurs/brasseurs) en terme économique, avec perte de chiffre d’affaires conséquent puisque leur exploitation est réduite de 3 heures, et surtout avec des licenciements envisagés et la non reconduction de contrats d’extras/étudiants en fin de semaine."

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