Ce jeudi 12 décembre 2024, l'Insee annonce que la fréquentation touristique a diminué en Bourgogne-Franche-Comté par rapport à l'année précédente. Presque tous les départements de la région sont concernés.
La tendance est nationale, et la Bourgogne-Franche-Comté ne fait pas exception. D'après l'Insee, la région a connu une baisse de sa fréquentation touristique lors de l'été 2024 par rapport à l'exercice précédent. La faute en grande partie à une mauvaise météo mais aussi à l'instabilité politique.
Dans cette étude, qui se focalise sur la période entre avril et septembre 2024, l'Insee dévoile que le nombre de nuitées dans la région a baissé de 2,5 %, soit 200 000 nuitées de moins par rapport à l'été 2023. Des chiffres similaires à la baisse nationale qui est de l'ordre de 2,0 % en France métropolitaine.
On reste à un niveau plus élevé que l'avant-Covid
Hélène VilleChargée d'étude à l'Insee de Bourgogne-Franche-Comté
"Il faut relativiser tout cela", prévient Hélène Ville, chargée d'étude à l'Insee de Bourgogne-Franche-Comté. "2023 était une année record, avec le retour de beaucoup de touristes étrangers, et on reste à un niveau plus élevé que l'avant-Covid ! Ça reste une bonne année."
En effet, la région a certes connu une baisse de sa fréquentation, mais d'un niveau moins élevé que l'Île-de-France (-6,2 %), la Bretagne (-5,9 %) ou encore le Centre-Val de Loire. Mais la baisse existe tout de même, et elle peut s'expliquer.
La faute au mauvais temps
"Le gros de la diminution de la fréquentation a eu lieu sur les mois d'avril, juin et septembre. Ce sont des mois où il y a eu une très mauvaise météo et le lien est très clair", indique Hélène Ville. En effet, rien qu'en septembre, les températures étaient en moyenne 1°C en dessous des normales de saison. Dans le même temps, il a plu 4,5 jours de plus dans la région que d'ordinaire, selon Météo France.
Plus tôt dans l'année, le printemps aura été particulièrement pluvieux et le soleil se sera montré discret. Par exemple, Besançon a connu 20% de soleil en moins par rapport à la moyenne depuis le début des relevés. Pas de quoi attirer énormément de touristes donc, qui ont cependant pu profiter d'un long week-end début mai avec l'enchaînement du 8 mai et du jeudi de l'Asencion.
Par contre, le 14 juillet qui est tombé un dimanche n'a pas arrangé les affaires des professionnels du tourisme. "Ça fait un pont en moins", commente Hélène Ville. Cette dernière note par ailleurs que la tenue des élections législatives anticipées le 30 et le 7 juillet a pu décaler certains départs en vacances.
La Côte-d'Or peut remercier le Tour de France
Dans le détail, ce sont l'Yonne (-6,7 %) et le Doubs (-5,1 %) qui connaissent les baisses de fréquentation les plus importantes. Des diminutions portées respectivement par les campings et les hôtels. Seule la Côte-d'Or a connu un nombre de nuitées légèrement supérieur à 2023, certainement portée par l'organisation de deux étapes du Tour de France début juillet.
Enfin, l'été 2024 aura été marqué par deux phénomènes contraires. D'abord, les touristes néerlandais, qui représentent le plus gros contingent de touristes étrangers en Bourgogne Franche-Comté, sont certes venus plus nombreux... mais moins longtemps. En effet, la durée moyenne de leurs séjours est passée de 2,4 à 2,2 jours en moyenne, ce qui a occasionné 70 000 nuitées en moins.
"Dans l'autre sens, on remarque un retour des touristes chinois. On est encore très loin du niveau d'avant-Covid mais ça a plus que doublé par rapport à 2023 (+117,2 %) et on peut s'attendre à ce que ça continue dans ce sens les années précédentes", prévoit Hélène David. La réponse dépendra sûrement, encore une fois, de la météo.