Ce mardi 4 février, un TGV au départ de Metz à destination de Montpellier n’a pas marqué son arrêt à Dijon (Côte-d'Or). 48 passagers concernés par cet arrêt se sont retrouvés à Chalon-sur-Saône pour rejoindre la capitale des Ducs de Bourgogne, mais avec deux heures de retard. Retour sur un épisode ferroviaire rocambolesque.
C’est un témoignage qui nous est parvenu en fin de matinée : un voyageur du TGV Metz-Montpellier (liaison quotidienne) N°5521 s’est retrouvé à Chalon. Car le train n’a pas marqué l’arrêt à Dijon… pour récupérer le retard…!
Pas d’arrêt, train rerouté
Christophe (*prénom d’emprunt) prend le TGV au départ de Metz tôt ce mardi matin, comme il le fait régulièrement. Prévu à 5h41, le train est déjà annoncé avec 40 minutes de retard au départ. Motif : travaux sur les voies. A Mulhouse, les voyageurs sont alors informés que le train ne fera pas son arrêt à Dijon, pour récupérer le retard !
Dans le train, les passagers sont partagés entre la désillusion, la colère, l’incompréhension. Christophe témoigne : “un passager était tellement énervé, il était prêt à tirer l’arrêt d’urgence !"
Le contrôleur va décompter 48 voyageurs concernés par cet arrêt et proposer des solutions d’itinéraires alternatifs pour les voyageurs qui avaient des correspondances prévues à Dijon.
La SNCF préfère priver d’arrêt 48 passagers pour qu’un train récupère son retard ?
Christophe, voyageur agacé
Selon l’astreinte communication de la SNCF, le périple du train, qui peut paraître incroyable, nous est confirmé : “Effectivement, en gare de Besançon on annonce 33 minutes de retard, et c’est à ce moment-là qu’il a été décidé de détourner le train pour prendre un autre itinéraire pour ne pas perdre plus de temps pour les autres clients, au détriment de Dijon.”
L’astreinte communication relève que “les clients de Dijon sont descendus à Chalon et ont bien été remis dans un train qui les a ramenés à Dijon directement”.
“Oui, mais avec plus de deux heures de retard”, ajoute Christophe.
Est-ce une pratique courante ou inédite ?
La communication de la SNCF nous indique que “la finalité, c'est que le train a pu rattraper son retard à Montpellier, pour permettre aux 200 clients d’être à l’heure et de trouver une solution pour les clients descendus à Chalon, malheureusement. C’était pour éviter d’entraîner un retard supplémentaire sur le train d’une manière générale.”
Mais tout de même, est-ce une pratique exceptionnelle ou bien une pratique qui se généraliserait ?
“Je comprends les interrogations”, nous répond l’astreinte SNCF. “Je n’ai pas les chiffres, mais ça reste quand même plus de l’occasionnel, c’était vraiment pour que le train arrive à l’heure à Montpellier.”
Christophe s’est alors demandé si le train nécessitait d’être à l’heure pour un client particulier. Aucun élément de réponse dans ce sens n'a été apporté par la communication de la SNCF.
Il ne reste plus pour Christophe qu’à utiliser la plateforme d’indemnisation “G30” de la SNCF, pour tous retards supérieurs à 30 minutes. “Je pense que c’est cela qu’il faut faire”, confirme la cellule communication.