Le professeur de physique-chimie du lycée de Brochon, situé en Côte-d'Or, sera jugé ce lundi 20 janvier pour détention et recel d'images à caractère pédopornographique au Tribunal judiciaire de Dijon. Son interpellation avait conduit le rectorat de Dijon à suspendre le professeur de ses fonctions dès le vendredi 29 novembre 2024.
L'annonce de l'interpellation de leur professeur de physique-chimie avait provoqué un mouvement de colère et d'indignation chez les élèves du lycée Stephen Liegeard de Brochon (Côte-d'Or). Au point qu'ils avaient décidé de bloquer l'entrée de leur établissement, mardi 3 décembre 2024, aux cris de "N***e la pédophilie".
Il insistait pour se faire appeler "Tonton" par ses élèves
Le professeur de cet établissement demandait à se faire appeler "tonton" par ses élèves. Un besoin de proximité auquel il ajoutait, selon les élèves interrogés, des blagues au goût souvent douteux.
"Une fois, on faisait un pique-nique dans la forêt et il a dit "attention, il y a l'homme de la forêt qui va arriver" ; en fait c'était lui le fou !", nous confie une élève du lycée. Ou encore "Alors les filles, dites-moi, vous n'auriez pas de mères à me présenter ? Je suis célibataire." - c'était vraiment limite".
"On ne peut pas laisser passer ça !"
Alors quand les élèves ont appris que leur professeur avait été interpellé quelques jours plus tôt par les enquêteurs de la brigade de cybercriminalité de Dijon, ils se sont sentis comme trompés, humiliés.
"Il n'y a personne qui s'y attendait. C'était quelqu'un de normal que les élèves appréciaient. On a vécu ça comme une véritable onde de choc ! ", nous rapportait une autre élève.
Blanche, élève en classe de terminale, a participé à propager sur les réseaux sociaux cet appel à manifestation. "Nous, en tant que femmes dans notre lycée, on ne peut pas laisser passer ça. On bloque les grilles en soutien à toutes les victimes de ce professeur et pour exprimer toute notre colère."
Sur l'ordinateur du professeur, plus d'une centaine de milliers d'images à caractère pédopornographique
C'est la cellule de cybercriminalité de Dijon qui a remonté ses recherches jusqu'à l'ordinateur du professeur. L'homme de 45 ans détenait dans son appartement plus d'une centaine de milliers d'images et vidéos à caractère pédopornographique, qu'il mettait aussi à disposition sur les réseaux depuis son ordinateur. Un caractère aggravant, celui de recel d'images à caractère pédopornographique, qui vient s'ajouter à un dossier déjà bien chargé : l'homme, par son statut de professeur, exerçait une forme d'autorité sur les enfants.
Pendant sa garde à vue et devant les évidences relevées par les enquêteurs, l'homme aurait collaboré et reconnu les faits qui lui sont aujourd'hui reprochés.
Le prévenu, toujours présumé innocent, est poursuivi pour acquisition, détention et recel d'images à caractère pédopornographique par une personne exerçant une autorité. Depuis sa garde à vue, l'homme était placé sous contrôle judiciaire et démis de ses fonctions. Il sera jugé ce lundi 20 janvier à 13h30 au Tribunal judiciaire de Dijon.