La boîte de nuit le Copacabana a été victime d'un incendie dans la nuit du 18 au 19 décembre. Sans ce lieu incontournable de la vie nocturne à Beaune, comment les adeptes des sorties et les autres établissements festifs de la ville vont-ils s'adapter ?
C'était une institution à Beaune. Le Copacabana, boîte de nuit très fréquentée dans le sud de la Côte-d'Or, a été ravagé par un incendie dans la nuit du 18 au 19 décembre 2024. La police a par ailleurs confirmé à France 3 Bourgogne la thèse criminelle, appuyée par des images de vidéosurveillance où l'on voit deux individus cagoulés mettre le feu à l'établissement, jerrycans et pieds-de-biche à la main.
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Le Copacabana, c'était un lieu incontournable de la vie nocturne beaunoise et des alentours. Sa fermeture brutale est difficile à avaler pour ses adeptes. "Quand on a appris ce qu'il s'est passé, ça nous a fait mal. Certains y allaient toutes les semaines. Ça nous manque. Certains ne veulent même plus sortir ailleurs, ils sont moins partants en tout cas", confie Marty, qui s'y rendait régulièrement.
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"Il y a plus de monde, oui"
S'ils sont moins "partants", c'est aussi parce que sans le Copacabana, l'offre se réduit considérablement à Beaune. Il était l'un des très rares lieux à fermer à cinq heures du matin. L'autre établissement, c'est le Pickwick's Pub & Wine Bar. Et son propriétaire a vu sa clientèle grimper en flèche depuis l'incendie.
"Le jour où je l'ai appris, j’ai embauché quelqu’un pour avoir trois portiers parce que je m'attendais à ce monde", explique Jérôme Perreau, gérant du bar depuis 26 ans. "On refuse du monde, car on veut privilégier notre clientèle habituée. C'est une nouvelle clientèle qu’on ne connaît pas. Au Copacabana, ils ont une jeune clientèle. C’est un petit cadeau empoisonné, car ce n'est pas facile à gérer. On n’est pas très grand, on doit refuser du monde."
Ça fait peur ce qui est arrivé. On y pense, j’ai aussi pris un portier pour surveiller dehors.
Jérôme PerreauPropriétaire de l’établissement le Pickwick's Pub
Des propos confirmés par les adeptes des sorties nocturnes. "On savait que d’autres endroits seraient pris d’assaut", assure Marty. "Le Picwick's était plein la semaine qui a suivi l'incendie. On attendait dehors, ce qui n’est pas le cas d’habitude. C'est plus difficile de rentrer, ils sont plus sélectifs."
Fabien, qui a l'habitude de sortir sur Beaune, était lui aussi étonné de voir autant de monde au Pickwick's lorsqu'il est sorti un soir avec ses amis. "Il y en avait tellement qu’on devait faire la queue dans les escaliers pour pouvoir descendre et faire la fête en bas. Ça arrive rarement."
Les autres bars en danger ?
Pourrait-on dire, dans cette situation, que le malheur des uns fait le bonheur des autres ? Eh bien, c'est loin d'être le cas. Comme le Pickwick's, les bars du centre-ville n'ont pas la capacité d'accueillir beaucoup plus de monde.
Pire, certains établissements ont peur de voir la clientèle du Copacabana déserter Beaune pour aller faire la fête ailleurs. "On se situe en milieu de soirée, les gens viennent chez nous et vont ensuite en boîte", explique le Côté Rhum. "Le Copacabana nous aide à faire cet entre-deux. C'était bien d'avoir un établissement de nuit. Maintenant, les gens vont peut-être partir dès le début de soirée faire la fête ailleurs."
Je vais sortir et ce sera au Pickwick's, alors que j’aurais sûrement été au Copa si j'avais pu.
Marty24 ans
Et cette théorie pourrait bien se confirmer dans les prochaines semaines. Sans le Copacabana, les habitués pourraient bien commencer la festivité ailleurs qu'à Beaune. "Pourquoi pas aller aux alentours comme Chalon-sur-Saône ou Dijon. Si on reste sur Beaune, c'est plus compliqué. Il n'y a pas beaucoup d’endroits pour sortir à une heure assez tardive", avoue Marty.
Pour l'heure, il est impossible de savoir quand le Copacabana pourra à nouveau accueillir ses adeptes. Car son propriétaire est bien décidé à rouvrir l'établissement. Le temps de travaux est estimé à un an. La mairie de Beaune a déjà fait savoir qu'elle participerait au financement de la reconstruction.