Dans son bilan annuel, Copernicus, le système européen d'observation du climat, indique que 2024 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée. On s'est demandé si c'était aussi le cas en Bourgogne. Météo France explique que la moyenne des températures a été supérieure aux normales de saison.
Si vous étiez en Bourgogne en mars, avril ou mai 2024, vous avez peut-être été déprimé par le temps morose. Cet été, vous vous êtes peut-être dit qu'il faisait trop froid. Alors, aviez-vous raison ? Copernicus, le système européen d'observation du climat, a publié ce vendredi 10 janvier son bilan annuel pour 2024 et indique que l'année est la plus chaude jamais enregistrée. Et en Bourgogne ?
Il n'a pas fait si froid que ça... loin de là
Premier constat : ces ressentis ne sont pas exacts. "Depuis que nous avons commencé à effectuer les relevés, en 1950, cette année est la cinquième la plus chaude," explique Cédric Hertzog, responsable adjoint de la division Service à Météo France Nord-Est. La moyenne annuelle des températures en Bourgogne est de 12,3 °C pour 2024. D'après l'INSEE, entre 2009 et 2018, elle était de 10,8 °C.
Plus concrètement, Cédric Hertzog précise que la moyenne des températures de tous les mois de l'année était supérieure à la normale, "hormis en septembre". La période estivale, que Météo-France considère comme s'étendant du 1er juin au dernier jour d'août, a elle aussi été très chaude, notamment les 12 et 13 août.
Une raison explique une telle différence entre la perception et la réalité : ce sont les températures ressenties. "Elles sont un peu plus difficiles à déterminer", estime Cédric Hertzog. Pour que quelqu'un ait le sentiment qu'il fasse chaud, il faut qu'elles soient élevées plusieurs jours de suite et qu'un grand soleil éclaire le ciel bourguignon. En 2024, cela a rarement été le cas.
En 2024, 15 % d'ensoleillement en moins
D'après les chiffres de Météo France, en 2024, la station de Dijon-Longvic a par exemple enregistré un déficit d'ensoleillement de l'ordre de 15 % par rapport à la moyenne annuelle. "L'année a mal commencé, puisque pendant les six premiers mois, nous avons eu des déficits de l'ordre de 20 à 40 %", explique Cédric Hertzog.
Nous l'avions d'ailleurs nous-mêmes remarqué. En mai 2024, nous nous demandions si la pluie et la grisaille qui frappaient la Bourgogne avaient un effet sur notre moral. D'après le site Météo-Ville, Dijon a cumulé 138 heures d'ensoleillement en avril, soit moins que Strasbourg, Paris ou Lille, des communes pourtant situées plus au nord de la France.
Nous sommes dans un état d'esprit où nous avons l'impression qu'il n'a jamais fait beau
En revanche, juillet est revenu au niveau des moyennes saisonnières, et août les a même dépassées de 30 %. Cédric Hertzog estime cependant que le mal est déjà fait. "Au bout de cinq mois, nous sommes dans un état d'esprit où nous avons l'impression qu'il n'a jamais fait beau", explique-t-il. La manière dont Météo France comptabilise les heures d'ensoleillement joue également sur cette perception.
"On peut les enregistrer même si des nuages sont présents dans le ciel. On ne parle pas de 100 heures de soleil complet", précise-t-il. Une question se pose désormais : qu'en sera-t-il des prochains mois ? L'organisme météorologique prévoit une période plus chaude que les normales saisonnières. En revanche, il n'est pas en mesure de faire des prévisions concernant les précipitations.