Ce lundi 13 janvier, Marc Ferracci, ministre délégué chargé de l'Industrie et de l'Énergie, était en déplacement à Montbard (Côte-d’Or). Si le but de sa visite était le déploiement de la fibre optique, c’était aussi, pour le ministre, l’occasion de rencontrer les représentants du personnel de Valti, cette entreprise de métallurgie dont 130 emplois sont menacés.
En déplacement à Montbard, le ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Energie, Marc Ferracci a participé à une inauguration dans le cadre du déploiement de la fibre en Côte-d'Or. Mais c'était aussi l'occasion de rencontrer à la sous-préfecture une partie du personnel de Valti, l'entreprise de métallurgie qui devrait cesser son activité dans quelques semaines.
"Ce sous-traitant est en difficulté car il est confronté à une concurrence qui est féroce"
"Nous serons vigilants à ce que l’accompagnement des salariés soit fait dans les meilleures conditions" assure Marc Ferrucci. Un accompagnement suivi de près par les salariés de l'entreprise montbardoise Valti, menacée de liquidation judiciaire qui risque de déboucher sur le licenciement des 130 salariés.
Les services de l’état sont extrêmement présents. Nous allons suivre ce dossier dans les prochaines semaines
Marc FerracciMinistre de l'Industrie et de l'Énergie
Le ministre dresse le constat que "ce sous-traitant est en difficulté car il est confronté dans la filière automobile à une concurrence qui est féroce, à l’échelle internationale. On sait que la filière automobile est face à des difficultés qui sont à la fois conjoncturelles et structurelles, parce qu’il y a également la transition vers le moteur électrique".
Il rappelle, que dans un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), l'état ne peut pas intervenir, "c'est une négociation entre les représentants des salariés et la direction de l’entreprise". Mais il affirme que le rôle de l’état, "c’est de trouver des solutions industrielles quand c’est possible. C’est d’accompagner les salariés. Les services de l’état sont extrêmement présents. Nous allons suivre ce dossier dans les prochaines semaines".
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Les salariés demandent un peu de temps
Devant la sous-préfecture de Montbard, les représentants des salariés sont un peu déçus que le ministre ne soit pas venu les voir sur le site de Valti. Ils croient encore à l'avenir de l'usine et demandent qu’on laisse encore un peu de temps pour trouver un repreneur.
Les commandes étaient là, elles sont parties dans des pays avec des entreprises à bas coûts. C’est tout l’inverse de réindustrialisation du pays
Franck ChesseronDélégué syndical CGT chez Valti
« Nous venons lui parler de notre situation, de prendre le temps de trouver un repreneur car c’est tout un savoir-faire qui s’en va. Les commandes étaient là, elles sont parties dans des pays avec des entreprises à bas coût. C’est tout l’inverse de réindustrialisation du pays" explique Franck Chesseron, délégué syndical CGT chez Valti. "Si on ne trouve pas de repreneur, nous demandons un vrai plan de sauvegarde de l'emploi » . À l’issue de la rencontre, aucune annonce n'a été faite par le ministre.
Vers une liquidation judiciaire ?
Valti est l’un des derniers fabricants français de tubes sans soudure, principalement pour l'industrie de l'automobile. Fondée en 1965, Valti est présente à l’international avec plus de 60% de ses ventes réalisées hors de l’Hexagone.
Mais, depuis plusieurs années, la santé économique de l'entreprise se détériore à cause de la concurrence venue d'Asie et d'Amérique du Sud qui entraîne une baisse des commandes et une chute de ses comptes.
En 2022, Valti est rachetée par un groupe allemand promettant un retour des comptes à l'équilibre. L'alchimie n'opère pas. En un an, Valti perd près d'un tiers de chiffre d'affaires.
70 emplois sont supprimés.
En 2024, François Martin, le PDG, rachète l'entreprise. Devant l'impossibilité de relever les comptes, l'entreprise devrait passer en liquidation judiciaire au mois de février au tribunal de commerce de Dijon.
► Avec Christophe Tarrisse et Christophe Gaillard