Pas de repreneur pour l'usine Valti en Bourgogne, 130 emplois menacés : "on sait qu'on va vers la liquidation"

L'annonce est tombé. Ce mercredi 11 décembre, les délégués syndicaux de Valti, une usine de métallurgie située à Montbard (Côte-d'Or), ont appris, lors d'un conseil social et économique extraordinaire, que l'entreprise ne sera pas reprise. 130 emplois sont menacés.

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L'annonce est tombée ce mercredi 11 décembre, peu après 14 heures, lors d'un conseil économique et social (CSE) exceptionnel : les représentants syndicaux de Valti nous ont confirmé que cette entreprise de métallurgie, située à Montbard (Côte-d'Or), n'a pas réussi à trouver de repreneur avant la date butoir, fixée au 10 décembre.

Les syndicats connaissent la suite : "on sait qu'on va vers la liquidation judiciaire." Mais pour que le tribunal de commerce puisse prendre cette décision, il faut que Valti soit en cessation de paiement. Les clients se sont empressés de passer leurs dernières commandes. "On s'attend à être dans cette situation à partir de la deuxième quinzaine de janvier", explique Franck Chesseron, délégué CGT de l'usine.

Les 130 emplois de l'entreprise sont directement menacés. Mais aussi les emplois indirects. "Nos deux femmes de ménage ont été virées par leurs employeurs," ajoute ce représentant syndical. Pour l'avenir, Franck Chesseron voit quelques perspectives auprès de Framatome, qui a ouvert une usine à Montbard. "Mais de là à remplacer les 130 personnes, j'ai un doute."

La maire de Montbard, Laurence Porte, a réagi dans un communiqué. Elle lance : "c'est un coup très dur. Mes pensées de soutien vont aux salariés dont les compétences demeurent des atouts de grande valeur pour le bassin industriel local." L'édile estime que la probable liquidation judiciaire de l'entreprise est la "conséquence tragique de choix qui interrogent."

Elle en appelle donc à des industriels qui "prennent en compte les compétences techniques des salariés," mais aussi aux représentants nationaux. Elles souhaitent que des propositions concrètes soient faites pour aller dans le bon sens, "celui de la reconquête de notre productivité et donc de notre compétitivité."

Le contexte

Valti est l'une des usines historiques du bassin métallurgique de Montbard. Présente depuis 1965 sur le territoire, elle fabrique des tubes pour plusieurs marchés : celui de l'automobile, de la distribution et de la mécanique. Son savoir-faire est reconnu dans le monde entier. Mais, depuis plusieurs années, l'entreprise est en difficulté.

La forte concurrence venant d'Asie et d'Amérique du Sud, ainsi que la baisse des commandes dans le secteur de l'automobile, ont entraîné une chute de son chiffre d'affaires. Pour répondre à ces manques, l'usine métallurgique est d'abord rachetée par un groupe allemand en 2022. De grandes promesses sont alors faites, telles qu'un retour à l'équilibre et des embauches.

Mais les salariés vont déchanter rapidement. D'après le site Societe, l'entreprise perd 27 % de son chiffre d'affaires en un an. Soixante-dix emplois sont supprimés. Deux ans plus tard, Valti est rachetée par son PDG, François Martin. Une nouvelle direction prend alors la main, mais elle n'arrive pas à redresser les comptes de l'entreprise.

Un CSE a été organisé en novembre pour les présenter, et ils sont très largement dans le rouge : l'entreprise perd plusieurs millions d'euros par an. Les carnets de commandes sont au plus bas. "La production représente environ une semaine de travail par mois. Le reste du temps est consacré à la maintenance et au nettoyage du site", explique un représentant syndical de l'usine métallurgique.

Pas une première sur le territoire

Ces suppressions d'emplois ne sont pas une première ces derniers mois sur le territoire bourguignon. En 2024, la CGT a estimé que 175 emplois avaient été supprimés. Le 3 octobre dernier, par exemple, l'entreprise Bayard, située à Quetigny, a été placée en liquidation judiciaire. Les 130 salariés travaillant en Côte-d'Or ont donc été licenciés.

En France, en 2024, le syndicat dénombre 300 000 emplois supprimés ou menacés. Il propose donc six revendications pour résoudre "cette casse industrielle". Il préconise notamment un plan national de maintien et de relocalisation des outils et emplois industriels, la conditionnalité des aides publiques et un plan d'urgence pour l'investissement productif.

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