Le second tour des élections municipales doit se tenir le dimanche 28 juin, sauf si recrudescence du Covid_19. Comment les candidats et leurs équipes de campagne comptent-ils agir pour relancer leur campagne 2020 si particulière ? Exemples à Besançon et Dijon.
L'heure n'est plus à discutailler de la date, mais des moyens, des méthodes, de la façon de "faire venir les électeurs dans les bureaux de vote." Pas évident après le confinement, la peur de la contamination et un premier tour des municipales qui a surtout été exceptionnel par son taux d'abstention !
Tous les candidats ou leurs directeurs de campagne sont unanimes : "On est prêt !". Un peu comme si chacun attendait déjà depuis un moment pour s'élancer dans cette "drôle" de campagne du second tour des élections municipales 2020. C'est Edouard Philippe qui a lancé le coup d'envoi ce vendredi 22 mai, peu avant 13 heures. Ce sera le dimanche 28 juin, "si les conditions sanitaires le permettent" a ajouté le Premier Ministre.
Allez, on fait comme si. Même si les interlocuteurs envisagent encore un report si l'épidémie repart...
Les programmes revus et corrigés ?
Certains candidats ont repotassé leur programme.
Ludovic Fagaut, candidat LR deuxième à Besançon (23 %), est formel : "On a beaucoup travaillé durant cette période de confinement. On a réajusté notre programme en fonction des événements."
Toujours à Besançon, pour Eric Alauzet, député LREM arrivé 3ème (18%), le confinement a été propice à réflexion : " Pendant deux mois, on a revisité le projet et hiérarchisé différemment pour mieux répondre à la crise."
Direction Dijon où Stéphanie Modde, candidate EELV (15%), a revu aussi son projet :"Notre programme était déjà très ancré dans la transition écologiste. On va juste renforcer certaines mesures phares."
Antoine Hoareau, directeur de campagne de François Rebsamen, candidat socialiste à Dijon (38%) ne reprendra rien : "Ce n'est pas vraiment une campagne... Les électeurs ont déjà largement validé nos propositions. Oui, on va seulement revoir certains projets, plutôt pour les étaler dans le temps, compte tenu de la crise économique et sociale qui arrive. On va déterminer un nouveau calendrier."
Mais comment faire campagne désormais ?
La carte bancaire sans contact, on connait... La campagne sans contact, c'est un concept plus difficile à mettre en place. Ni porte à porte, ni réunion publique, ni distribution de tracts sur les marchés ou dans la rue.
"On a bien l'intention de faire campagne !" réagit Emmanuel Bichot, deuxième à Dijon le 15 mars (20%) qui poursuit : "On va utiliser tous les moyens adaptés au contexte sanitaire. Déjà le téléphone. Puis, on fera beaucoup plus de vidéos. Vous verrez, nous allons réintéresser les électeurs pour ce rendez-vous démocratique."
Eric Alauzet doute de la mobilisation de l'électorat : "Ce n'est pas le meilleur moment, les gens ont d'autres chats à fouetter mais on va trouver de nouveaux moyens pour les faire venir ans les bureaux de vote." Il compte également sur les réseaux sociaux ainsi que, plus traditionnel, sur l'affichage en ville. Pour Ludovic Fagaut, "le numérique va prendre toute sa place pour ce second tour."
"On va s'adapter" affirme Anne Vignot, EELV, qui conduit une liste de gauche à Besançon (31%), "C'est le propre des politiques, s'adapter. On va utiliser l'outil numérique et continuer la distribution dans les boîtes aux lettres. Est-ce qu'on va téléphoner aux électeurs ? Organiser des apéritifs numériques ? C'est un beau défi. A nous de créer, d'imaginer..." Et elle ajoute que, au niveau national, des réflexions sont menées pour trouver les bons moyens pour mobiliser l'électorat.
Son homologue écologiste dijonnaise Stéphanie Modde, énumère les moyens : "Le gouvernement a pris le risque de maintenir le premier tour, maintenant, il faut terminer cette séquence électorale mais ce n'est pas satisfaisant. On utilisera les réseaux sociaux, les médias locaux, le tout sans mettre en danger ni les coéquipiers ni les électeurs. Il va falloir faire preuve d'imagination !"
Les Dijonnais Stéphanie Modde et Emmanuel Bichot insistent tous les deux sur le vote par correspondance et les procurations. "Il faudrait mettre en place un système comme celui qui existe pour le vote des Français de l'étranger. Un vote à distance qui pourrait se faire par courrier ou par internet" suggère Emmanuel Bichot.
Mais, et la conclusion est toute trouvée, autre unanimité de ces politiques : les médias. Ils comptent tous sur les médias locaux pour relancer l'intérêt de la population pour ce scrutin.
Le mot de la fin revient à Emmanuel Bichot : "Les médias jouent encore un rôle plus important que d'habitude. Ils sont au coeur de cette consultation démocratique."