Un arrêté a été pris lundi 20 janvier pour la destruction de 24 cervidés dans les communes de Fallerans, Guyans-Durnes, Vernierfontaine et Voires, dans le Doubs. En 2018, ils s’étaient échappés d’un élevage situé à Vernierfontaine.
La décision a officiellement été prise la semaine dernière, le lundi 20 janvier. Selon un arrêté de la Direction Départementale des Territoires (DDT) du Doubs, 24 cervidés vont être abattus : 18 biches et 6 daguets - de jeunes cerfs.
Ces derniers sont en liberté sur les territoires des communes de Fallerans, Guyans-Durnes, Vernierfontaine et Voires, dans le Doubs. Ils appartenaient à un élevage situé à Vernierfontaine, avant de s’en échapper en septembre 2018.
Les tirs seront réalisés de nuit, à la carabine, à l’aide de véhicules et d’un phare amovible pour éclairer. Les premiers tirs, réalisés par des louvetiers, ont eu lieu vendredi 24 janvier et quatre cervidés ont été tués.
Pourquoi ces animaux doivent-ils être abattus ?
Nous avons posé la question à Vanessa Grollemund, en charge de la question à la DDT. "Il y avait une population naturelle de cerfs dans ces forêts. L’apport d’animaux supplémentaires dans une même zone n’a rien de naturel. Les dégâts pour le moment n’ont pas été quantifiés, mais ce sont des opérations de prévention", précise-t-elle.
"Dans ce secteur, il y a déjà des dégâts avec la population naturelle. Ils dégradent notamment des arbres et empêchent d’autres de pousser. Nous voulons éviter des dégâts supplémentaires", ajoute Vanessa Grollemund.
Les chasseurs mécontents
Cet arrêté ne semble pas convaincre tout le monde. Sur les réseaux sociaux, un communiqué écrit par des chasseurs locaux est largement partagé. "Les chasseurs se posent beaucoup de questions. En 2020, alors que l’on parle de bien-être animal, comment pouvons-nous parler de destruction d’une espèce ?", "On parle d’éthique de la chasse, c’est-à-dire de régulariser une population, pas de la décimer, non ?", dénonce le communiqué.
Ces accusations sont pourtant balayées par la DDT.
Ils laissent entendre qu’on va éradiquer la population, ce qui n’est pas du tout le cas. Une fois que les 24 cervidés en provenance de l’élevage seront détruits, ce sera terminé. Ce n’est pas la destruction de l’ensemble des cerfs qui a été décidée. C’est celle d’une introduction supplémentaire, qui n’a rien de naturelle
Vanessa Grollemund, adjointe au chef de service environnement - DDT Doubs.
De son côté, le président de la fédération des chasseurs du Doubs n’est pas contre la destruction de ces animaux mais regrette le calendrier. "Depuis le début on dit qu’ils n’ont plus rien à faire dans les milieux naturels. Mais je voulais qu’on attende la saison de la chasse, fin février. C’est pour ça que les chasseurs sont un peu en colère. Ils nous disent ‘on nous fait pas du tout confiance", précise Jean-Maurice Boillon.
Au total, une centaine de cerfs s’était échappée de l’élevage dimanche 23 septembre 2018. Quelques jours plus tard, 50 d’entre eux étaient naturellement revenus dans le parc.