Le préfet a demandé samedi 18 janvier 2025 l'intervention de la CRS 83, une unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines, pour rétablir l'ordre à Besançon (Doubs). En sept jours, trois commerces ont été la cible de tirs d'arme automatique dans l'agglomération. Anne Vignot, la maire, dénonce de son côté un "système mafieux".
Ils quadrillent déjà la ville. Les policiers de la CRS 83 ont été appelés en renfort ce samedi 18 janvier 2025 par Rémi Bastille, le préfet du Doubs, après que plusieurs commerces ont été criblés de balles à Besançon. 80 hommes au total venus depuis Chassieu (Rhône) et qui vont patrouiller surtout le soir et la nuit pour ramener le calme dans la capitale comtoise.
Les CRS vont "appuyer les effectifs de la police nationale du département du Doubs afin de multiplier les opérations de contrôle et de sécurisation dans différents quartiers", précise le préfet dans un communiqué.
CRS "nouvelle génération"
Cette CRS "nouvelle génération" a été créée il y a un peu plus d'un an, en 2023, sur le modèle de la CRS 8. Elle est spécialisée dans le maintien et le rétablissement de l’ordre, la lutte contre les violences urbaines et les émeutes et l’assistance et le renfort aux effectifs locaux de la police nationale.
À l'heure du premier bilan en octobre dernier, cette unité de 200 policiers, mobilisable en dix minutes sept jours sur sept, avait été déjà engagée 302 fois en un an. La CRS 83 avait procédé à plus de 190 interpellations et elle est notamment intervenue dans 48 opérations "Place nette",mais aussi lors de violences urbaines ou suite à des règlements de compte, comme à Villeurbanne, Grenoble, Clermont-Ferrand, Valence, Romans-sur-Isère et Rillieux-la-Pape.
"Un système mafieux" selon la maire
"Aujourd'hui on a un gang qui lance une forme d'intimidation sur des commerces. Ça ressemble à un système mafieux", a déploré samedi Anne Vignot, la maire EELV de Besançon dans une déclaration à l'AFP.
Dans la nuit de vendredi à samedi, un restaurant de grillades a été la cible de tirs qui ont laissé plusieurs impacts de balles sur la façade et les vitrines. Il s'agit du troisième établissement mitraillé en sept jours dans l'agglomération. Le week-end précédent, un bar à chicha avait été visé lui aussi en pleine nuit à Avanne-Avenay (Doubs), à une dizaine de kilomètres de Besançon. Et dans la nuit de mardi à mercredi, un barber shop avait à son tour essuyé des tirs dans le quartier Rivotte au pied de la Citadelle.
À chaque fois, il n'y a eu aucun blessé. "Pour l'heure, il n'y a aucun élément permettant d'établir un lien formel entre les trois événements", assure le parquet de Besançon. Mais la maire de Besançon s'inquiète de ces épisodes répétés. "Ces mafieux sont en train de prendre en otage la population" et "quand on est face à un système mafieux, c'est une obligation régalienne de venir le démanteler", réclame l'élue écologiste.
Dans un communiqué vendredi, Anne Vignot avait déjà interpellé l'Etat et le gouvernement, demandant ”un véritable arsenal réglementaire et des moyens humains” pour lutter contre le trafic de drogue.