Les internes en médecine de toute la France entamennt un mouvement de grève ce mardi 10 décembre. Un appel du principal syndicat INSI. Les internes dénoncent la dégradation des soins et réclament une amélioration de leur statut.
Le mouvement est national. A Besançon, les internes se sont rassemblés à 14 heures devant l'hôpital. Mais ils n'ont pas rejoint la manifestation prévue en ville contre la réforme des retraites.
Le principal syndicat d'internes, ISNI a déposé un préavis de grève illimité. Le syndicat réclame des mesures d'urgences et déplore la dégradation des soins aux patients. Les internes en grève réclament une réelle politique d'investissement dans la santé et un financement ambitieux pour donner des moyens d'action aux médecins.
Les internes voudraient avoir un statut plus à la hauteur des responsabilités qu'ils ont
"Les internes en ont assez de la situation dans laquelle ils sont, des conditions de travail dans lesquelles ils exercent, de la situation critique des hôpitaux et de la médecin libérale, du non respect des conditions de travail" explique devant le CHRU de Besançon, Nawale Hadouiri, de l'intersyndicale Nationale des Internes. ajoute la jeune femme. "Nous, normalement, on doit travailler 48 h par semaine. Une enquête de notre syndicat a mis en évidence un dépassement de ce temps. Les internes travaillent en moyenne 55 heures par semaine, voire entre 90 et 100 heures pour certains spécialités. Ce travail n'est pas reconnu financièrement" déplore la déléguée des internes.
Le mouvement de grève des internes sera-t-il très suivi ?
A Besançon, environ 100 internes étaient en grève ce mardi a indiqué le syndicat ISNI. Une soixantaine étaient rassemblés à 14 heures devant le parvis du CHU.
Près de neuf mois après le début d'une grève inédite dans les services d'urgences, les médecins en formation pourraient se mobiliser en nombre ce mardi, "On estime le taux de participation à 60%, soit 16.000 internes sur 27.000", a expliqué le président de l'Intersyndicale nationale des internes, Justin Breysse. Les internes en biologie médicale et pharmacie (FNSIP-BM) et les syndicats de praticiens hospitaliers et de jeunes médecins soutiennent également le mouvement des internes.
Des semaines à 56 heures pour certains internes
Comme les collectifs (Inter-Urgences, Inter-Hôpitaux) et syndicats mobilisés ces dernières semaines pour "sauver l'hôpital", l'Isni n'est pas satisfait du plan présenté fin novembre par le gouvernement, qui prévoit notamment une rallonge budgétaire de 1,5 milliard d'euros sur trois ans.
L'Isni exige aussi des mesures propres au "statut de praticien en formation" des internes, qui travaillent "en moyenne 56 heures hebdomadaires", selon Justin Breysse, loin des 48 heures réglementaires.
Parmi ces mesures : un "décompte horaire" et non en demi-journées du temps de travail permettant "un paiement des heures supplémentaires", "une revalorisation des indemnités de garde" ou encore un "investissement de fonds publics" dans la formation.
En cas de grève, les internes grévistes ne pourront être assignés qu'après l'ensemble des médecins séniors.