Besançon : SOS Racisme dénonce les discriminations sur les réseaux sociaux

L'association organisait ce mercredi 19 juin à 15 heures Place Saint-Pierre un "happening" pour alerter les passants sur la gravité des discriminations présentes sur internet. 

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Les militants de SOS Racisme Besançon - Doubs portaient des pancartes. Sur celles-ci des messages à caractère haineux, raciste, homophobe, ou discriminatoire vus sur les réseaux sociaux Facebook ou Twitter. Des propos passibles d'une peine d'un an d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende.
 



Le happening s'est déroulé entre  15 et 16 heures sur le parvis de l'église St Pierre. Besançon est la quatrième ville après Paris, Bordeaux et Caen à tenir un happening de la sorte. Objectif : interpeller les citoyens sur la gravité des discriminations sur internet, les peines encourues et les possibilités de signalement de ces discriminations. 

Rémy Viennot fait partie de la communauté des gens du voyage de Besançon. Il est président, d'Espoir et Fraternité Tsiganes de Franche-Comté. Des phrases méchantes, des insultes contre sa communauté, il en voit passer régulièrement .


"C'est de la méchanceté pure, le racisme. C'est fait pour blesser ce genre de messages. Je sais que ces propos existent, j'ai décidé de ne pas me laisser faire en exposant les propos de ces gens... c'est ma seule défense" dit-il.
 


Pourquoi un happening ce 19 juin ? C'est aujourd'hui que la proposition de loi «visant à lutter contre la haine sur Internet», et déposée par Laetitia Avia, est examinée à la commission des lois de l’Assemblée Nationale. Le texte vise notamment à imposer aux réseaux sociaux et plateformes de retirer "dans un délai de 24 heures après notification tout contenu comportant manifestement une incitation à la haine ou une injure discriminatoire à raison de la race, de la religion, du sexe, de l'orientation sexuelle ou du handicap". Il sera examiné le 2 juillet en séance à l'Assemblée Nationale. 
 


8% des signalements sur la plateforme Pharos sont des discriminations


En France, depuis 2019 une plateforme PHAROS a été mise en place pour signaler les contenus illicites ou discriminatoire. 163.000 signalements ont été réalisés en 2018.

Sur les 3.100 signalements par semaine, 12% des atteintes aux mineurs, 8% des discriminations, selon François-Xavier Masson, patron de l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC).
La plateforme Pharos (Plateforme d'Harmonisation, d'Analyse, de Recoupement et d'Orientation des Signalements) a pour but de protéger le grand public des contenus illicites du web. Derrière Pharos se cachent 27 policiers et gendarmes qui recueillent les signalements des internautes.


En mars, lors de la présentation d'un nouveau plan contre le racisme et l'antisémitisme, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé vouloir mener une lutte "plus efficace" contre le "déferlement" de haine sur la Toile. La lutte contre la cyberhaine ayant besoin de moyens supplémentaires, le gouvernement prévoit de renforcer les effectifs de Pharos

 

L'ONU dénonce un discours de haine amplifié par l'ère du numérique 


Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a dénoncé mardi 18 juin  des "discours de haine toujours plus virulents" amplifiés par l'ère numérique, en soulignant la nécessité pour tous de développer la lutte contre "un phénomène massif"."Dans le monde entier, nous assistons à une vague de fond de xénophobie, de racisme et d'intolérance, de misogynie violente, d'antisémitisme et de haine anti-musulmane", a relevé Antonio Guterres lors d'une rencontre avec des médias.
"Alors que le discours de haine a toujours existé, la nouveauté vient des communications numériques et plus particulièrement des réseaux sociaux. Ils rendent le discours de haine plus virulent que jamais, l'amplifient et lui permettent de se répandre plus rapidement et plus loin".
 

 
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