Démissions, grèves... à Besançon, des professeurs luttent contre une réforme du lycée "à marche forcée"

La contestation face à la réforme Blanquer ne faiblit pas. Deux lycées bisontins sont particulièrement mobilisés : une grève a été suivie au lycée professionnel Condé et plusieurs professeurs principaux ont démissionné de leur charge à Victor Hugo.

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Fermetures de classes, de filières, questions sur le remaniement des effectifs : les professeurs sont de plus en plus nombreux à craindre les effets de la réforme du lycée, voulue par le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer. Cette dernière doit entrer en vigueur à la rentrée 2019, mais à Besançon, des voix s'élèvent pour dénoncer une mise en oeuvre "prématurée".

Au lycée Victor Hugo, pour lutter contre la mise en place de cette réforme "à marche forcée", près de 20 professeurs principaux ont démissionné de leur charge, ce jeudi 17 janvier, pour les classes de secondes notamment. Concrètement, cela supprime le lien entre l'administration et les élèves de ces classes, ce qui pourra occasionner des problèmes dans le suivi de leur scolarité.
 


"Les professeurs qui ont démissionné l'ont fait la mort dans l'âme, affirme Nathalie Faivre, secrétaire académique du syndicat SNES-FSU à Besançon. Ils ont été contraints d'en arriver là parce qu'ils ne pouvaient plus informer correctement leurs élèves."

Quel programme à partir de septembre 2019 ? Quelles épreuves du bac seront organisées dans leur établissement ? Où seront dispensées les différentes filières ? Les questions restent nombreuses, selon le syndicat enseignant qui ne demande pas l'annulation de la réforme, mais un moratoire pour mieux la préparer.

 

"Génération crash test"


Et surtout, les enseignants du lycée Victor Hugo s'élèvent contre cette mesure qui "remet en cause l'avenir des élèves", assurent-ils dans un communiqué commun. "Les élèves de seconde seront la génération crash test de cette réforme", craint Nathalie Faivre.

Nouveau tronc commun, enseignement de spécialités à la place des filières, bac allégé et contrôle continu : les changements sont nombreux, mais leur mise en application reste encore floue, à huit mois de l'entrée en vigueur de la réforme du lycée.

Par ailleurs, depuis le début de la semaine, les séances de travaux pratiques de sciences physiques et technologiques ne sont plus assurés pour protester contre "une situation de précarité et de sous-effectif" pour cette matière.
 
Un poste d'agent de laboratoire, parmi les deux que comptait le lycée, vient d'être supprimé, ce qui pourrait nuire à "un enseignement à la hauteur des attentes légitimes des élèves et de leur famille", estime encore la secrétaire académique SNES-FSU.

Une grève générale va être menée dans les établissements d'enseignement du second degré jeudi 24 janvier et cinq lycées bisontins devraient y participer. Par ailleurs, une conférence-débat aura lieu le 30 janvier avec des professeurs et des parents d'élèves pour échanger sur cette réforme.

 

Grèves et pétitions au lycée Condé


"Le Rectorat n'a pas encore calculé l'incidence des fermetures de classes sur les effectifs enseignants, dénonce, de son côté, Olivier Coulon, professeur de Lettres et d'histoire au lycée Condé et secrétaire académique CGT Educ'Action. C'est aussi un manque de respect vis-à-vis de nos élèves."

Après la mise en place de la réforme du lycée, le lycée bisontin va voir deux filières professionnelles supprimées : Commercialisation et services en restauration (CSR) ainsi que Services de proximité et vie locale (SPVL). Cela conduirait, à terme, à la fermeture de six classes de la seconde à la terminale.

Très mobilisés depuis le début de la contestation, les professeurs du lycée professionnel Condé étaient en grève, mardi 15 janvier. Un mouvement suivi par 90% du personnel enseignant, selon le secrétaire académique, ce qui a permis que huit enseignants soient reçus au Rectorat le soir-même. Sans toutefois réussir à faire bouger les lignes.
 
Une nouvelle grève a donc été menée ce jeudi avec un taux de participation d'environ 50%, mais elle ne devrait pas être reconduite dans les prochaine jours : "quand les enseignants se mettent en grève, ce sont les élèves qui en pâtissent", justifie Olivier Coulon.

Mais leur objectif est clair : reporter le comité technique académique qui va se tenir lundi 21 janvier. Il doit définir la mise en application concrète de la réforme du lycée dans l'académie de Besançon, mais les syndicats comptent le courcircuiter pour le reporter en fin de semaine prochaine.

D'ici là, les pétitions qui ont été lancées depuis le début du mois seront remises au Rectorat et une copie en sera envoyée au ministère de l'Education nationale. Celle lancée sur la plateforme change.org approche notamment du nombre de signatures escomptées avec 171 participations ce vendredi matin.

 
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