Depuis deux ans, les délais pour passer le permis de conduire sont conséquents. Avant, le candidat passait son permis juste après avoir fini ses leçons de conduite. Aujourd’hui, le délai est d’au moins cinq mois, faute d'inspecteurs.
Lucas a 18 ans. Et même s'il a effectué toutes ses heures de conduite, il ne peut pas encore passer son permis. Pour cela, le jeune homme doit patienter plusieurs mois. Si, avant, les dernières heures de conduite étaient préparatoires pour l’examen et qu'une date était proposée peu de temps après la formation. Aujourd’hui, il faut s’armer de patience. "J'ai à peu près 65 élèves en attente, dont 10 en repassage, détaille Sophie Geay, secrétaire d'une auto-école à Baume-les-Dames (Doubs). À l’époque, il n’y avait pas de liste d'attente. Aujourd’hui, un élève qui termine sa formation, on ne peut pas le passer directement au mois de mars, on est obligé d'attendre au moins jusqu'au mois de juillet."
Manque d'inspecteurs
Les raisons de ce manque de places d’examen sont multiples. Moins de vocation, nombre d'inspecteurs en baisse et possibilité de passer le précieux sésame à 17 ans... "Ça fait deux ans à peu près qu'on a ces problèmes de place d'examen, mais là la pénurie est vraiment énorme pour toute la France, ajoute Fanny Aubry, propriétaire d'une auto-école et vice-présidente du syndicat Mobilians. Certains départements ont été beaucoup plus touchés. Nous, au niveau du Doubs, sur les centres principaux et secondaires, on est vraiment très impactés."
Pour tenter de palier ces délais à rallonge, les autos-écoles "s’organisent avec les élèves et leurs parents pour prendre différentes options comme la conduite accompagnée ou la conduite supervisée en attendant de passer l’examen", poursuit Fanny Aubry.
Impact sur la vie personnelle
Une situation qui perturbe les familles et les principaux concernés. Lucas aurait voulu passer son permis avant de quitter le cocon familial. "Pour l'instant, ça m'impacte un petit peu au niveau professionnel parce que j'aurais bien voulu avoir le permis avant de partir à l'armée. Je fais le nécessaire pour avoir le permis le plus vite possible", confie-t-il, et sa mère de compléter : "C'est vrai que pour lui, c'est compliqué, car en attendant d'aller à l'armée il accomplit des missions intérim. Ça impacte notre vie personnelle."
Je dois soit l'accompagner, soit trouver des solutions de covoiturage, alors qu'il a 18 ans et qu'il est en âge de passer le permis.
Maman de Lucas, 18 ans
Pour éviter que les élèves ne perdent leurs acquis, l'auto-école propose la conduite supervisée par un parent : ce que va faire Lucas jusqu'au mois de juillet, en attendant de pouvoir passer son examen.
► Avec Vanessa Hirson/FTV