Explosion à Beyrouth : "On a du mal à joindre nos proches sur Whatsapp", disent les Libanais installés à Besançon

Une double explosion a frappé la capitale du Liban, mardi 4 août en fin de journée, faisant au moins 100 morts et 4 000 blessés selon le dernier bilan de la Croix-rouge libanaise.

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"Toutes les familles ont des membres qui habitent à Beyrouth", s'exclame Ahzem Zock, un ex-brocanteur libanais installé à Besançon et désormais à la retraite. La double explosion qui a ravagé le port de la capitale libanaise et les quartiers alentours mardi 4 août a fait au moins 100 morts et 4000 blessés selon un bilan provisoire de la Croix-rouge libanaise mercredi 5 août dans la matinée. Elle a aussi meurtri le coeur de la très vaste diaspora du pays du Cèdre, estimée à plusieurs millions de personnes dans le monde, dont plus de 30 000 en France. 

À Besançon, Ahzem Zock suit évidemment la situation via ses connaissances sur place. "J'ai des contacts toutes les demi-heures, tout le monde me parle d'apocalypse. Mon frère qui habite sur place me dit que les dégâts sont bien supérieurs à ceux de la guerre civile du Liban (1975-1990). À Beyrouth, les gens parlent d'une pluie de verre qui leur est tombée dessus", témoigne t-il. 


"Un choc psychologique"

Le souffle de l'explosion a été ressenti jusque sur l'île de Chypre, à plus de 200 kilomètres. Le gouvernement libanais pointe du doigt une cargaison de nitrate d'ammonium estimée à 2 750 tonnes qui aurait été stockée "sans mesures de précaution" dans le port. "Ma soeur habite à deux kilomètres de l'explosion. Ses vitres ont été soufflées, mais ce n'est que du dégât matériel, elle n'a pas été touchée avec sa famille. Il y a par contre un choc psychologique très important", rapporte Elie Sabat, un commerçant libanais domicilié à Besançon.

L'inquiétude est telle qu'"on a même du mal à utiliser Whatsapp tellement le réseau est chargé", poursuit Elie Sabat. 
 


"On voudrait récolter de l'argent sans qu'il soit détourné"

Pays gangrené par la corruption et le clientélisme - le jour même de l'explosion des Libanais manifestaient devant le ministère de l'Energie à Beyrouth pour protester contre les très nombreuses coupures de courant - le Liban peut cependant compter sur "la solidarité entre les gens", dit Ahzem Zock. "Je discute avec ma fille qui est à Montpellier pour aider mon pays natal. Mais c'est difficile. On voudrait récolter de l'argent, sans qu'il soit détourné pour des fonctionnements administratifs. Pendant la guerre du Liban, on avait monté une association franco-libanaise pour envoyer des médicaments, mais ça partait n'importe comment. On ne savait pas qui en bénéficiait", raconte Ahzem Zock, qui rentre tous les deux ans pour quelques semaines au Liban.

Elie Sabat compte lui "aider directement sa famille". Ce mercredi 5 août, c'est l'état d'esprit des membres de cette diaspora libanaise installée à Besançon et un peu partout sur la planète. 
 
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