Depuis samedi 28 avril 2018, le campus a vu sa population augmenter … mais pas en étudiants. L’IUT de Besançon (Doubs) accueille maintenant trois essaims qui colonisent chacun plus de 30 000 abeilles.
Corentin Bozzoli, Jordan Narjoz, Agathe Perrault, Mathieu Brossay et Samuel Boiteux sont étudiants en première année de DUT GEA (Gestion des entreprises et des administrations), sur le campus de la Bouloie de Besançon. Avec l’aide de leurs professeurs, ils ont pu concrétiser leur projet universitaire il y a quelques jours : installer un rucher pédagogique de cinq ruches décorées aux couleurs des formations de l’IUT.
Un éco-campus où l’Homme et l’abeille coexistent
Après la faculté de droit, l’observatoire de la Bouloie et la faculté de sciences, l’IUT a à son tour accueilli ses quelques milliers de petits locataires à l’occasion de ses 50 ans. L’implantation de ce quatrième « village volatile » a été fortement encouragé par l’Université de Franche-Comté. Les abeilles sont de moins en moins nombreuses en France ces dernières années, l’installation d’un rucher est donc un excellent moyen de bâtir un éco-campus ancré dans une logique de développement durable.
Aujourd’hui, l’IUT compte cinq ruches mais seulement trois essaims, en vue de la reproduction rapide de l’abeille. En une semaine, leur population peut doubler voire tripler en passant de 30 000 à 60 000 abeilles par ruche dans les deux prochains jours.
Des objectifs pluridisciplinaires
Au-delà de la sensibilisation à la citoyenneté, ce projet rucher est la première installation avec une vision pédagogique car l’arrivée des abeilles ouvre de nouveaux cas pratiques à quatre formations de l’IUT.
Les étudiants en GEA analyseront le flux d’abeilles en fonction des heures et des jours grâce à des capteurs autonomes. En génie mécanique, ils étudieront la structure de la ruche et la construction de l’essaim. Pour ceux en chimie, c’est le miel en lui-même qu’ils analyseront lors de la récolte. Enfin, les étudiants d’information-communication seront chargés de promouvoir le miel, qui sera offert au personnel et aux partenaires de l’établissement.
Une abeille docile et autonome
L’espèce d’abeille choisie par Pascal Vieille, professeur à l’IUT et les étudiants du projet est l’abeille Frère Adam, la plus sociable, docile et travailleuse des espèces françaises. Placées dans le patio de l’établissement au beau milieu de la verdure, les abeilles ne peuvent pas accéder aux couloirs intérieurs et bénéficient d’une totale liberté sur un campus riche en espaces verts.
Comme le précise Thibault Ruat, professeur de management et stratégies au département GEA, « les abeilles n’ont pas attendu l’Homme pour se développer ». La ruche est entièrement autonome et les abeilles gèrent elles-mêmes les naissances, les décès et leur Reine qui produit quotidiennement 2000 œufs en période de beaux jours. D’ici la fin de l’été, les deux autres ruches de l’IUT seront colonisées.
Au printemps, l’abeille travaille beaucoup. En l’espace de 5 à 7 semaines de vie, elle est nourricière, ménagère, gardienne et récolteuse. Une fois que l’automne approche, l’activité de la ruche est réduite, et les abeilles naissantes vivent entre 5 et 7 mois.
Thibault Ruat est passionné par l’apiculture depuis 17 ans maintenant. En plus de ses cours à l’IUT, il fait partie de l’APIAMUSE, une association chargée de promouvoir l’implantation de l’apiculture en milieu universitaire, scolaire et éducatif. Après un premier rucher construit en région lyonnaise, c’est sur le campus de le second projet a vu le jour.