Le 1er janvier 2025, l'Université de Franche-Comté est devenue l'Université Marie et Louis Pasteur, deux célèbres scientifiques, originaires de la région. Cette évolution amène donc plusieurs changements significatifs qui, selon la présidence actuelle, devrait créer une véritable dynamique qui renforcerait l'attractivité et le rayonnement de l'Université à l'échelle nationale et internationale.
L'Université de Franche-Comté, c'est fini... ou presque. Depuis le 1er janvier 2025, elle ne s'appelle plus ainsi mais elle a adopté le nom de deux célèbres scientifiques, ceux de Marie et Louis Pasteur : "Notre Université a toujours eu un lien constant avec Louis Pasteur, il est lié à notre territoire, à son territoire", déclare Macha Woronoff, Présidente de l’Université. "C'était essentiel de mettre en lumière un couple de scientifiques, la démarche scientifique quel que soit le choix disciplinaire".
"Ce nom s'est imposé naturellement"
La Présidente tient à rappeler l'importance d'ajouter le nom de Marie Pasteur, l'épouse et assistante scientifique de Louis Pasteur, qui a largement contribué à ses travaux : "Ce nom s'est imposé à nous naturellement". Louis Pasteur est originaire de Franche-Comté. Né à Dole, il s'installe ensuite à Arbois, puis part au collège royal de Besançon et passe son baccalauréat.
Même si certains, comme le Mouvement Franche-Comté, mouvement régionaliste autonomiste, critiquent cette décision, Macha Woronoff assume ce choix : "Il y a une susceptibilité chez certains, mais je veux rappeler que nous restons en Bourgogne-Franche-Comté, nous écrivons toujours de Belfort ou de Besançon, par exemple. C'est très clair pour nous. C'est pour ça que je suis étonnée qu'on nous fasse croire que nous ne sommes pas légitimes".
Un établissement public expérimental ?
Il n'y a pas que le nom qui change. Après la décision du Président de l'Université de Bourgogne, et de son conseil d'administration, de quitter la COMUE (Communauté d'Universités et d'Etablissements) Bourgogne-Franche-Comté, en septembre 2022, l'Université Marie et Louis Pasteur a décidé de continuer sa route en créant un EPE (un Etablissement Public Expérimental) : "Nous avons souhaité conserver les acquis de la COMUE et poursuivre la dynamique sinon ça allait être la fin de toute ambition nationale et internationale pour notre Université", explique Macha Woronoff.
Ce statut d'EPE permet à des établissements d'enseignement supérieur et de recherche de se regrouper pour expérimenter de nouvelles formes d'organisation, en dépassant le cadre traditionnel des universités. Une vingtaine d'EPE sont en cours d'expérimentation en France aujourd'hui.
Des partenaires de choix
L''université technologique de Belfort-Montbéliard, l’école d’ingénieur SUPMICROTECH-ENSMM Besançon et le campus des Arts et Métiers de Cluny sont des établissements piliers de cette "nouvelle" Université Marie et Louis Pasteur. Grâce à la création d'un EPE, cinq établissements ont choisi de s’associer à l'Université : le CHU de Besançon, l’Etablissement français du sang Bourgogne-Franche-Comté, le Crous Bourgogne-Franche-Comté, l’Institut supérieur des Beaux-Arts de Besançon (ISBA) et l’ESTA, l’école supérieure de technique et d’administration de Belfort.
"Dans l’EPE, on peut essayer de réfléchir de façon un peu moins contrainte. Par exemple, on réfléchit à un Institut santé et sport. Nous essayons avec le CHU de Besançon et l’EFS Bourgogne-Franche-Comté de réfléchir sur des modes de collaborations qui nous permettent d’être de plus en plus efficaces tant en formation qu’en recherche", confie Macha Woronoff.
L’idée, c’est de pouvoir être un établissement très attractif pour tous les étudiants internationaux qui souhaiteraient venir suivre nos formations mais également pour les chercheurs de haut niveau.
Macha WoronoffPrésidente de l'Université Marie et Louis Pasteur
Ce nouvel EPE compte 36 000 étudiants et environ 2000 enseignants-chercheurs. En mars prochain, des élections auront lieu pour choisir le nouveau ou la nouvelle Présidente de l'Université. "Ça ne sera pas moi, je ne suis pas candidate", déclare l'actuelle Présidente.