Âgé de 26 ans, Sahbi El Asraoui a été interpellé vendredi 10 janvier à Marrakech, au Maroc. Condamné en mars 2023 pour une tentative de meurtre à Planoise, il s'était enfui de son procès avant d'être impliqué dans plusieurs fusillades, dont une mortelle à Dijon en novembre 2023.
C'est une traque qui aura duré 22 mois. Le 10 janvier dernier, Sahbi El Asraoui, né en 1999 à Besançon, est interpellé par les services d'Interpol au Maroc, après une longue cavale qui avait commencé le 8 mars 2023 a confirmé, ce lundi 13 janvier, le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, au cours d'une conférence de presse.
Ce jour-là avait lieu son procès en correctionnelle pour des faits de violence aggravée commis le 27 décembre 2020 à Planoise, à Besançon, date à laquelle il s'était rendu au domicile de la mère d'un trafiquant de drogue qui l'avait précédemment violenté et humilié, filmant la séquence. Pensant, à tort, avoir affaire à son agresseur derrière la porte, il avait ouvert le feu et blessé grièvement un homme. Pour ces faits, sachant qu'il était déjà connu de la justice pour des faits de violences et de trafic de stupéfiants, il a été condamné à 7 ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Besançon. Une peine qu'il n'a encore jamais effectuée puisqu'il a pris la fuite en pleine audience.
Le procureur de Besançon, Etienne Manteaux, précise qu'un mandat de dépôt (demande d'incarcération immédiate) à son encontre était l'étude au même moment. Depuis sa disparition des radars, Sahbi El Asraoui a été impliqué dans trois autres affaires de violences.
"Haut spectre de la délinquance"
Alors qu'il est recherché, Sahbi El Asraoui est suspecté d'avoir blessé par balle deux individus le 11 juin 2023 à 4 heures du matin, dont un grièvement, sur un parking, à Planoise encore une fois. L'un des rescapés de la fusillade, extrêmement "chanceux", a raconté qu'il s'était baissé par hasard au moment à une balle a traversé la fenêtre de son appartement, l'esquivant de justesse. Le procureur indique que l'arme employée était un fusil kalachnikov, chargé de munitions 7,62, connues pour leur grande puissance puisque deux des 20 douilles retrouvées étaient encastrées dans un mur à 500 mètres des lieux.
Le 5 novembre 2023, le Bisontin fait à nouveau parler de lui. Il est cette fois suspecté, avec deux autres individus (dont un a été interpellé et devrait être prochainement jugé), d'avoir tabassé un homme au sol à la sortie d'une boîte de nuit à Chalezeule, près de Besançon. Alors qu'un individu tentait de porter secours à la victime, l'un des trois agresseurs serait alors allé chercher sa voiture et l'aurait percuté, lui infligeant 45 jours d'ITT (interdiction de temps de travail). La première victime a reçu quant à elle 20 jours d'ITT.
Enfin, Sahbi El Asraoui est suspecté d'avoir participé à une fusillade à Dijon le 26 novembre 2023, tuant cette fois un homme. Là encore, par l'intermédiaire d'une arme de guerre.
Demande d'extradition à l'étude
Sa cavale a finalement pris fin ce 10 janvier à Marrakech, alors qu'il était muni d'un passeport français dont il avait falsifié la photo. Interrogé sur la suite de la procédure, le procureur de Besançon a assuré être confiant par rapport à la demande d'extradition formulée par la France, qui a envoyé un magistrat sur place, bien que les délais sont encore à définir.
"Je tiens à préciser ma satisfaction dans cette affaire puisqu'il s'agit du haut spectre de la délinquance, a commenté le procureur, saluant la coopération des autorités marocaines. Cela faisait près de deux ans qu'il était recherché, deux ans de trop. Certes, la justice prend son temps, mais finit toujours par interpeller les individus."
Dès son retour en France, il devrait être immédiatement incarcéré, conformément à sa condamnation en mars 2023. Il sera également jugé à Besançon et à Dijon pour trois affaires mentionnées plus haut.