Cette journée de grève interprofessionnelle nationale a été suivie dans la région. Parmi les sept rassemblements organisés en Franche-Comté, à Besançon quelque 800 personnes ont battu le pavé pour demander des revalorisations salariales et de meilleures conditions de travail.
En cette journée de mobilisation nationale interprofessionnelle sept rassemblements ont eu lieu dans notre région : à Belfort, Montbéliard, Dole, Saint-Claude, Lons-le-Saunier; Vesoul. A Besançon, quelque 800 personnes ont battu le pavé pour demander des revalorisations salariales et de meilleures conditions de travail. Ils répondaient à l’appel de l’intersyndicale CGT, Sud, FSU, Solidaires. Dans le cortège des cheminots, salariés du privés, personnels du social et médico-social ont défilé lors de cette première mobilisation de l’automne.
"10 % d'augmentation de salaire pour les enseignants débutants, c'est une provocation"
Dans la foule de manifestants, de nombreux enseignants ont fait entendre leur voix. En tête de leurs préoccupations, les salaires. Pour eux, le compte n’y est pas. Emmanuel Macron a annoncé une augmentation de salaires de 10 % sans condition en début et milieu de carrière. Sans connaître le calendrier précis, les enseignants en début de carrière toucheront 2000 euros par mois à partir de septembre 2023. "Ces 10 % sont lissés sur l'ensemble des deux quinquennats, ce n'est pas pour tout le monde et il sera demandé aux collègues nouvellement engagé d’accomplir des tâches supplémentaires pour mériter ces 10 %. C'est une provocation", lance Nathalie Faivre, co-secrétaire académique du syndicat majoritaire des enseignants du second degré SNES FSU.
Et de rappeler que le salaire des enseignants français est l'un des plus faibles des pays de l’OCDE. Dans le même temps, le coût de la vie ne cesse de croître, l'inflation atteint 6,5 %. "Depuis 20 ans, nos salaires décrochent, nous perdons régulièrement du pouvoir d’achat", déplore Nathalie Faivre. Aujourd’hui, un professeur stagiaire, dans sa première année d’enseignement, perçoit 1 500 euros nets. Puis 1 700 l’année suivante, quand il devient titulaire tandis qu'un salarié au Smic gagne, lui, 1 330 euros. Ce niveau de rémunération n'a guère évolué ces dernières décennies. Il était au point mort entre 2010 et 2016, période pendant laquelle le point d'indice des fonctionnaires était gelé.
"La rentrée de la pénurie"
Les manifestants pointent du doigt le manque d'effectifs et les problèmes de recrutement en cette rentrée 2022 "de la pénurie". 4 000 postes aux concours n’ont pas été pourvus à la suite du concours d'éducation nationale et cela concerne de très nombreuses disciplines. Cette pénurie se ressent notamment dans les lycées professionnels : "Il nous manque des profs. La situation devient catastrophique par rapport au niveau des élève. Les examens c’est n’importe quoi, tout fout le camp, les lycées professionnels sont amenés à disparaître", s'insurge Sylvain Plançon, professeur au lycée Jules Haag à Besançon.
"Les démissions d'enseignants sont de plus en plus nombreuses", lâche Karine Laurent, pour le Snuipp FSU. "Les classes sont surchargées, il y a une diversité d'élèves, on a du mal à accompagner ceux qui ont des difficultés. D'autres, en situation de handicap sont accueillis mais insuffisamment accompagnés par des AESH trop peu nombreux, non formés, pas assez payés et qui ont un statut souvent précaire", poursuit-elle.
A midi, selon le ministère de l’Éducation, 11 % des enseignants étaient en grève en France à la mi-journée.