Monique a eu la mauvaise surprise de retrouver son appartement, qu'elle louait au Russey à un homme de 50 ans, avec des tas de déchets partout. Aujourd'hui, elle est désemparée par cette situation. Les professionnels ne veulent pas intervenir, trouvant la situation trop délicate.
Cadavres de bouteilles, emballages d'aliment, litière de chat... C'est la douche froide pour Monique quand elle récupère son appartement de 75 m2 situé au Russey (Doubs), mi-décembre 2024. Il s'est transformé en poubelle géante. Jointe par téléphone ce vendredi 17 janvier 2025, elle raconte.
"Je n'en ai pas dormi pendant huit jours"
Son locataire, un homme âgé d'une cinquentaine d'années, vivait seul dans le logement depuis environ cinq ans. La première année, tout se passe bien. Les deux années suivantes, c'est la sœur du locataire qui a payé le loyer de l'appartement. Enfin, les deux dernières années, "je n'ai plus reçu de loyer du tout", assure Monique. En plus des procédures pour impayés, la propriétaire s'est lancé dans une procédure d'expulsion.
Lorsque le locataire rend les clés de l'appartement en décembre dernier, Monique découvre avec stupéfaction l'état dans lequel son logement lui est rendu. "Je n'en ai pas dormi pendant huit jours", souligne-t-elle en ajoutant : "C'était la surprise, j'étais choquée. Comment c'est possible de vivre là-dedans", s'interroge-t-elle aujourd'hui. Elle l'assure : en cinq ans, elle n'a jamais pu avoir accès à l'intérieur de l'appartement.
Après cette découverte, Monique essaie tant bien que mal de remettre l'appartement en état, mais "personne ne veut intervenir. Les entreprises me disent que c'est trop délicat". Un mois après, l'appartement est toujours dans un piteux état. "C'est la descente aux enfers", décrit Monique qui en veut aux services sociaux qui ont accompagné son locataire. "Ils ne se sont pas intéressés à son environnement de vie", regrette-t-elle. Elle continue : "Si j'avais su tout ça plus tôt, j'aurais peut-être enclenché des procédures plus rapides".
Le syndrome de Diogène, un trouble du comportement
En France, une personne sur 2 000 souffrirait du syndrome de Diogène. Il s'agit d'un trouble du comportement qui peut entraîner un isolement social, une négligence d'hygiène et de santé en plus de l'accumulation d'objets.
Le terme a été défini en 1975 par deux gériatres anglais. Phénomène bien connu, mais très peu étudié, il résulte d’une forme extrême de syllogomanie (accumulation compulsive). L’appellation a été donnée en référence au philosophe grec Diogène, connu pour son comportement d’ermite et son besoin de se débrouiller par lui-même en refusant les aides proposées.
Contacté, le locataire en question, dont on ignore s'il souffre d'un tel syndrome, n'a pour l'heure pas répondu à nos sollicitations.