Les cinq noms pour les cinq circonscriptions du Doubs sont connus. Si le nom d'Annie Genevard qui repart pour un nouveau mandat ne surprend pas, en revanche, la candidate de la deuxième circonscription s'appelle Chafia Kaoulal et elle est totalement inconnue en politique.
Dans le Doubs, Les Républicains ont déjà investi leurs cinq candidats pour les élections législatives qui auront lieu les 12 et 19 juin 2022. Les Républicains ne détiennent qu'une circonscription dans le Doubs, celle d'Annie Genevard. Voici les noms de ceux qui ont été confirmés par la CNI, la Commission Nationale d’Investiture, pour défendre les couleurs du parti de droite :
1ère circonscription : Michel Vienet, actuellement conseiller départemental et secrétaire départemental du mouvement
2ème circonscription : Chafia Kaoulal, qui n’a aucun mandat
3ème circonscription : Christophe Froppier adjoint au commerce et au logement à Montbéliard et conseiller délégué au commerce à PMA, Pays de Montbéliard Agglomération
4ème circonscription : Matthieu Bloch: maire de Colombier-Fontaine, presque 1500 habitants, et président du groupe majoritaire à PMA, Pays de Montbéliard Agglomération
5ème circonscription : circonscription réservée à la députée sortante Annie Genevard, présidente de la fédération LR du Doubs et vice-présidente déléguée nationale
Une surprise appelée Chafia Kaoulal
Annie Genevard la présidente LR du Doubs se réjouit du choix des quatre autres militants qui partiront en campagne pour conquérir les circonscriptions qui sont détenues depuis 2017 par La République En Marche. Annie Genevard commente ces 4 candidatures : "Michel [Vienet] est un authentique. Il sait faire campagne et connait parfaitement le territoire. Christophe Froppier bénéficie de soutien de poids : le président de l’agglomération et la maire de Montbéliard. Matthieu Bloch, lui, a ravi sa commune à la gauche [Colombier-Fontaine]. C’est un jeune, très investi, plein d’avenir."
Annie Genevard, vice-présidente déléguée de LR, ne tarit pas non plus d’éloges sur la candidate surprise pour la deuxième circonscription du Doubs, détenue depuis 2012 par Éric Alauzet, LREM. Alors qu’on attendait le même candidat pour défendre les couleurs des Républicains, Ludovic Fagaut, sa formation politique avance une nouvelle recrue : Chafia Kaoulal. Annie Genevard s’en félicite : "Le parti a donné sa chance à cette femme qui s’est fait remarquer pendant la campagne des municipales. Elle est déterminée, courageuse, battante. Elle a été choisie, alors qu’il y avait plusieurs femmes candidates à la candidature, car elle a un beau parcours d’intégration et qu’elle vient de la société civile. Tout le monde m’en a dit du bien !"
Même son de cloche du côté de Ludovic Fagaut, candidat malheureux à la municipale à Besançon l’an dernier. C’était le candidat en 2017 contre Éric Alauzet. Cette fois-ci, il passe son tour. Et c’est sans regret, affirme-t-il : "J’ai déjà la chance d’avoir deux belles missions à remplir : celle de premier vice-président du département aux côtés de Christine Bouquin et celle de président du groupe d’opposition au conseil municipal de Besançon. Ce n’est pas opportun de courir toutes les élections. De plus, je suis aussi principal d’un collège de 6OO élèves. Je n’ai pas souhaité faire acte de candidature pour les élections législatives même si je connais cette circonscription depuis 20 ans." Lui aussi trouve le choix de Chefia Kaoulal très pertinent : "Elle représente une nouvelle génération. Elle a du panache, un beau parcours de vie et d’intégration. C’est un vrai tempérament ! Elle apporte une touche de fraîcheur."
Une candidate surprise pour "apporter du renouveau"
Chafia Kaoulal, c’est le nom surprise pour ces législatives dans le Doubs. Cette femme, infirmière de bloc opératoire de 51 ans, a fait ses premiers pas en politique lors de la campagne de Ludovic Fagaut aux élections législatives de 2017 et s’est vraiment engagée durant les municipales, toujours aux côtés du candidat LR. Elle raconte : "Je m’interrogeais depuis plusieurs années sur l’engagement. Je voulais aider mon prochain, peut-être que cette volonté de soin vient déjà du choix de mon métier." Comment explique-t-elle qu’elle ait été choisie ? "Peut-être parce que je suis toute fraîche en politique." Et le critère "une femme issue de l’immigration, très bien intégrée" a-t-il joué ? Sa réponse : "Cette singularité de parcours, oui, peut-être. Mais j’espère que d’autres compétences ont séduit dans ma candidature. Je ne suis pas qu’une femme issue de l’immigration." Elle redit son besoin d’engagement : "J’ai envie de m’investir pour mon pays. C’est une manière, pour moi, de donner du temps pour ce pays qui m’a tout donné. Si je peux être un modèle pour les nouvelles générations qui sont un peu perdues… je veux donner envie."
Et les autres, des nouveaux mais sans surprise
Dans la 5ème circonscription, Annie Genevard, 65 ans, présidente de la fédération LR du Doubs et vice-présidente déléguée nationale, se représente sur sa circonscription, celle du Haut-Doubs. Elle annoncera elle-même, et quand elle le souhaitera, sa candidature pour un troisième mandat.
Dans la 4ème circonscription, Matthieu Bloch, 38 ans, clerc de notaire, a pris à la gauche en mars 2020 la commune de Colombier-Fontaine, presque 1500 habitants. Il est président du groupe majoritaire à PMA. Il se définit "plutôt Séguiniste", et, lors de la primaire LR, il a soutenu la candidature d’Éric Ciotti. Il prône maintenant le rassemblement derrière Valérie Pécresse.
Il a été tenté par une candidature pour les dernières départementales sur le canton de Bavans mais devant la candidature du binôme de droite sortant, il avait renoncé. Sa patience a été récompensée. Il sait attendre !
La preuve : aux élections législatives de 2017, il avait déjà posé sa candidature en interne. Les Républicains lui avaient préféré Frédéric Cartier, mieux installé que lui politiquement, candidat malheureux face à Frédéric Barbier, devenu député LREM.
Dans la 3ème circonscription, Denis Sommer, ancien maire de Grand-Charmont et ancien vice-président à la région, ne se représente pas aux élections législatives. Ce fauteuil détenu par LREM depuis 2017 sera donc l’un des enjeux du scrutin dans le Doubs. Christophe Froppier, le candidat LR, se présente à une législative pour la première fois. Il compte sur sa notoriété acquise lors depuis 2014 grâce à ses mandats précédents à la ville de Montbéliard, au sport, à la culture et à la politique de la ville. Il voit cette candidature comme un "aboutissement" de son engagement politique. Pour les élections départementales, tenté par une candidature, il s’était effacé au profit du candidat sortant. Comme dit le proverbe : "Tout vient à point à qui sait attendre !"
Dans la 1ère circonscription, Michel Vienet. C’est, avec Annie Genevard, l’un des deux responsables des Républicains pour le Doubs. Militant depuis toujours, le secrétaire LR assure toute l’intendance du mouvement depuis des dizaines d’années. Sa première campagne ? Michel Vienet raconte : "Dès 1978, je faisais la campagne législative de Raymond Tourrain, puis celle de Claude Girard et celle de Françoise Branget. J’ai le temps : je suis à la retraite depuis un an. Les gens me disent 'Vas-y, c’est ton heure et gagne !' C’est une terre de reconquête, c’est sûr, mais je vais apporter cette circonscription sur un plateau à Valérie Pécresse qui entretemps sera devenue présidente de la République."