"Notre expérience a de la valeur", nouvelle grève des assistants d'éducation (AED) qui attendent toujours l'officialisation de leur CDI

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Écrit par Sarah Rebouh avec Stéphanie Bourgeot

Les assistants d'éducation (AED), chargés de surveiller les élèves dans les collèges et lycées, poursuivent leur mobilisation pour réclamer plus de sécurité de l'emploi et de meilleures conditions de travail. Témoignages d'AED en grève à Besançon.

"Assistants d'éducation ≠ pions"Ce mardi, au lycée Jules Haag de Besançon, tous les surveillants étaient en grève et des banderoles flottaient au vent, sous un beau soleil de printemps. Ce mouvement d'ampleur nationale, soutenu par une large intersyndicale de l’éducation, a débuté fin 2021 et se poursuivait à l'occasion d'une nouvelle journée de grève ce mardi 22 mars.

"Personnels essentiels au bon fonctionnement des établissements, les assistant·es d’éducation (AED, AP et APS) doivent faire face à des conditions d’emploi et salariales inadmissibles" dénonce le syndicat Sud éducation. 

En effet, les AED, aussi appelés les surveillants ou plus vulgairement "pions", sont soumis à des règles contractuelles particulières avec une instabilité de l'emploi et des salaires faibles. Pourtant, leur fonction est indispensable pour faire le lien entre les élèves et l'administration d'un établissement scolaire. Pendant la pandémie liée au Covid-19, leurs tâches ont également augmenté sans revalorisation salariale. Les AED sont près de 2 500 dans l'académie de Besançon.

"Notre expérience a de la valeur"

Camille Robbe-Saul, assistante d'éducation au lycée Jules Haag, est gréviste. Elle nous explique qu'après six ans de bons et loyaux services, elle s'apprête à être remerciée et ne pourra plus travailler comme AED. En effet, pour l'instant le statut des assistants d'éducation prévoit un renouvellement de CDD d'un an, pendant six années au maximum. Pourtant, elle aimerait poursuivre son activité professionnelle en attendant d'obtenir son concours de CPE. "On fait 6 années, après on nous remercie et on part sans rien. Pourtant, notre expérience a de la valeur, on aimerait continuer à suivre nos élèves... On met beaucoup de choses en place avec eux. C'est assez frustrant" détaille-t-elle au micro de notre journaliste Stéphanie Bourgeot.

Les AED veulent avoir accès au CDI et ont besoin de garanties pour la rentrée prochaine. Alors qu'un décret a validé l'obtention du contrat à durée indéterminée pour les AED, sa mise en place tarde. 

"Aujourd'hui, très peu d'étudiants sont AED. De manière générale, il y a énormément de mères avec des enfants, de gens en reconversion professionnelle. Le CDI nous permettrait d'avoir un début de statut et moins de précarité. On vient d'obtenir le droit à un CDI mais le décret n'arrive toujours pas. Donc on a aucune certitude pour les contrats l'an prochain" confirme Igor Nadal-Iniestola, représentant SUD AED au collège de Roulans.

Jeudi 24 février, les députés ont adopté définitivement à l’assemblée nationale une loi sur le harcèlement scolaire. Ce texte prévoit en effet la CDIsation des personnels AED après 6 ans de CDD. 

"Pour nous ce travail représente beaucoup. On est vraiment passionnés et on aimerait bien continuer au-delà des 6 ans" conclut Emmanuel Humbert, également AED au lycée Jules Haag, dans l'attente lui aussi que son contrat puisse devenir un contrat CDI afin de bénéficier enfin d'une stabilité professionnelle amplement méritée. 

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