Dans un avis rendu public ce mercredi, le Comité consultatif national d’éthique se montrent extrêmement sévère sur la situation les établissements pour personnes dépendantes. Régis Aubry, membre du Comité consultatif national d’éthique, est le colporteur de cet avis.
Aucune réfléxion n'avait été menée depuis 1998, pas même au moment du vote de la loi sur le vieillissement en 2015. Selon Régis Aubry, il y a aujourd’hui une politique inadéquate et irrespectueuse qui conduit à concentrer les personnes les plus vulnérables dans les Ehpad, ces établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, des lieux où elles n’ont bien souvent pas souhaité être.
Sur l'âgisme, Régis Aubry explique : "Il y avait une forme de ségrégation évidente vis-à-vis de l'âge dans notre société et dans notre système de santé"
Selon lui le rapport se devait d'être dur car "Il faut alerter les pouvoirs publics sur une zone d'ombre de notre société".
Il conclut en disant que le rapport n'est pas une critique de l'Ehpad, mais du manque d'alernative à l'Ehpad, ou certains font de leur mieux avec les moyens qu'ils n'ont pas.
Sujet des équipes de France 2 avec Régis Aubry, chef du service des soins palliatifs du CHU de Besançon et membre du Comité consultatif national d’éthique (CCNE).
Des chiffres accablants
Près de 600 000 personnes vivent aujourd’hui dans l’un des 7 200 Ehpad, un nombre d’établissements qui baisse depuis 2015. Paradoxe, les Agences régionales d’hospitalisation ont pourtant prévu d’installer 12 320 places supplémentaires dans la période 2017-2021. Le profil des résidents est le suivant : au trois-quarts, il s’agit de femmes, l’âge moyen est de 85 ans et la durée moyenne de séjour est de 2 ans et demi. On y vient de plus en plus tard, de plus en plus triste, dans une situation physique de plus en plus lourde, et on y vient pour mourir. «Le tarif médian est de 1949 euros par mois, ce qui représente l’équivalent de 114% du revenu mensuel moyen d’un retraité avant aides sociales», pointe le rapport.En Ehpad, 40% des personnes seraient déprimées.