Un clip musical publié sur internet réunit de nombreux artistes bisontins pour défendre le monde de la culture, les lieux d'accueil et les métiers du spectacle. Explications.
La chanson est poétique, accompagnée d'une mélodie poignante. Les artistes de Besançon et alentours ont donné de la voix pour un clip musical dévoilé le 6 juin sur la toile. Le projet, inspiré par le titre "Aux armes" de Mélissmell, mené par France Chevassut, costumière et peintre en décors, a donné naissance à un hymne baptisé "Aux arts !".
"La chanson de Mélissmell m'avait beaucoup touchée. J'ai commencé à réécrire les paroles et une amie m'a encouragée à en faire quelque chose. Alors j'ai appelé les copains musiciens, artistes et ils ont tous répondu oui ! C'était fou !" nous explique la Franc-Comtoise, dans une joie communicatrice.
"Tous là pour la même cause"
Dans la vidéo de près de 10 minutes, on reconnaît plusieurs représentants de la scène bisontine tels qu'Alfred Massaï, Maggy Bole, Loïc Paulin, Christopher Peyrafort ou encore Marie-Lou Fauconnet et Adeline Aurokiom du duo Mystically. De nombreuses personnalités du monde de la culture, musiciens, techniciens, ont participé à ce projet, monté en un mois, de manière totalement bénévole.
"Il y a 13 musiciens, 12 chanteurs et surtout, je voulais aussi mélanger les milieux. On a le bassiste du Cirque Plume qui joue avec le batteur d'un groupe de métal, le guitariste d'un groupe de musique du monde... Le but c'était de mettre en relation les gens. Ils sont tous là pour la même cause : sauver la culture" explique l'instigatrice de ce projet qui intervient au moment où les lieux culturels rouvrent progressivement, après de très longs mois de fermeture en raison des mesures sanitaires imposées par le gouvernement, en pleine pandémie de Covid-19.
Les preuves qui se ramassent à la pelle, l'égalité n'existe pas, pas de droits sans devoirs dit-elle, à nous de la chercher cette fois ! Liberté, liberté chérie, empeste par son odeur, amour sacré de la patrie, et la fraternité se meure. Aux armes, aux arts, etc...
Le texte se veut très engagé et dénonciateur de la politique gouvernementale concernant les "Non essentiels", ces travailleurs mis à l'arrêt forcé pendant la crise du coronavirus. "C'est un message de révolte mais aussi d'amour. Les manifestations évidemment, c'est utile, mais passer des messages par le biais des arts, c'est plus simple et plus beau" selon France Chevassut, qui a participé à de nombreux rassemblements aux côtés de la Coordination des Intermittents et Précaires de Franche Comté.
La costumière de métier a tenu à remercier à la fin du morceau tous les participants, ainsi que la Ville de Besançon, qui a autorisé les techniciens à travailler dans des lieux appartenants à la municipalité. "Tout le monde nous a accueillis super bien. Je les remercie car à aucun moment on nous a mis des bâtons dans les roues" explique-t-elle.
Le projet a également une dimension pédagogique puisque la réalisatrice a souhaité indiquer clairement le coût d'une vidéo de ce type, si les participants n'avaient pas accepté de travailler bénévolement : 12 670 €. "Il faut que les gens comprennent que ce sont des vrais métiers. C'est pour sensibiliser les gens à cette question" conclut-elle.