VIDEO. Migrants : "Si ces personnes ne sont pas visibles, elles n'existent pas" dénonce le collectif Solmiré

 Ce mardi 18 décembre était journée internationale des migrants. A Besançon, deux tiers des demande d'asile sont refusées. Les migrants vivent un parcours du combattant dans le froid, et la précarité dénoncent les associations. 

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Labi et sa femme ont donné tout ce qu'ils avaient, 10.000 euros pour quitter le Kosovo. Ils ont vécu deux mois et demi dehors dans le froid, sous la tente à Besançon.
Aujourd'hui le couple a obtenu le droit d'asile. Les jours qui viennent s'annoncent meilleurs. Labi a obtenu le droit de travailler. 

Le thème de la journée internationale des migrants était cette année l'égalité des droits. Celui d'être accueilli décemment, celui du libre choix d'installation. Des droits régulièrement bafoués, y compris en France, terre dite d'hospitalité. Si le Doubs a hébergé quelques 2 000 personnes l'an dernier, nombreuses sont celles qui n'ont pas été prises en charge et livrées à la seule compassion des citoyens et associations.

Le collectif Solmiré accompagne au quotidien ces familles de migrants. Pour Noëlle Ledeur, "Le cynisme est poussé tellement loin par les autorités que si ces personnes ne sont pas visibles, elles n'existent pas. Pour être visibles, il faut qu'elles soient en plein hiver sous une tente. Si elles n'y sont pas pour les autorités, le problème est réglé" regrette-t-elle.  

Les conditions d'attribution du statut de réfugié se sont durcies. Les deux tiers sont déboutés. Certains ne peuvent même pas déposer leur demande.
 

Regardez le reportage de Stéphanie Bourgeot et Florence Petit

 

Un appel lancé au président Macron 


Le président de la Cimade Christophe Deltombe a appelé Emmanuel Macron à adopter "une politique conforme aux droits fondamentaux" pour que la France "n'ait pas honte d'elle-même", à l'occasion de la journée internationale des migrants mardi.

"Cette année, vous avez fait adopter une loi qui permet d'enfermer" et "de bannir des personnes migrantes en réduisant leurs droits au risque d'aggraver leur désespoir", affirme le président de l'association d'aide aux migrants dans une vidéo postée sur son site internet.

Assurant que "partout en France, des personnes migrantes dorment à la rue ou dans des squats parce qu'elles sont abandonnées par les pouvoirs publics", M. Deltombe rappelle l'engagement pris en début de mandat par le chef de l'Etat pour "que personne ne dorme dehors".

Le responsable de la Cimade déplore aussi que des migrants soient "quotidiennement refoulés" aux frontières italienne et espagnole et que des personnes soient "poursuivies pour avoir voulu les secourir devant les tribunaux de Nice, de Gap et d'ailleurs". "Monsieur le Président, faites que la France n'ait pas honte d'elle-même", ajoute-t-il, en l'accusant d'appliquer "une politique inhumaine à l'encontre des exilés" pour "lutter contre un prétendu appel d'air".
 
 
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